Toutes les activités de campagne électorale sont suspendues sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa. Cette décision ne concerne pas le recours aux médias.
Le Gouv’ de Kinshasa l’a fait savoir dans un communiqué parvenu à la rédaction de capsud.net mercredi 19 décembre.
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Une décision motivée par des raisons sécuritaires
Selon André Kimbuta Yango, cette décision se justifie par les informations en sa possession sur des probables violences.Ces informations attestent selon lui que:
« Dans tous les camps politiques des principaux candidats présidents de la République, des extrémistes se sont préparés et se préparent à une confrontation de rue dans la ville de Kinshasa lors de la campagne électorale. ».
Il affirme avoir tenu compte des recommandations des services compétentes chargés de la sécurisation du processus électoral.
Cette décision a été ainsi prise pour prévenir tout trouble à l’ordre public.
Ainsi, elle permettra aux kinois et kinoises de participer pacifiquement à ce grand rendez-vous démocratique du 23 décembre 2018.
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S’agit il d’un cas d’intolérance politique ?
Cette décision tombe mal, en tout cas. D’autant plus qu’elle arrive au moment où la coalition Lamuka s’apprêtait à faire son meeting à la place sainte Thérèse à Ndjili.
Déjà que les partisans de Martin Fayulu étaient nombreux sur place pour attendre leur challenger.
Rappelons-le, la campagne électorale va se clôturer vendredi 21 décembre 2018.
Or presque tous les grands partis ont prévu des meetings à Kinshasa pour clôturer leur campagne.
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Qu’en dit la loi?
Les droits des manifestations publiques sont parmi les droits civiques et politiques garantis par les articles compris entre 11 et 33 de la constitution.
L’article 26 indique clairement la procédure à suivre pour des manifestations publiques :
« La liberté de manifestation est garantie. Toute manifestation sur les voies publiques ou en plein air, impose aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité administrative compétente.
Nul ne peut être contraint à prendre part à une manifestation.
La loi en fixe les mesures d’application».
La liberté individuelle est garantie à l’article 17. Elle est la règle, la détention l’exception, indique le constituant qui ajoute que toute personne a droit à la liberté d’expression.
« La liberté des réunions pacifiques et sans armes est garantie sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs », indique l’article 25 de la constitution.
La mesure de l’hôtel de ville est constitutionnelle mais en pleine campagne électorale, elle tombe mal.
Le niveau d’insécurité doit être assez élevée pour prendre cette décision en pleine campagne électorale.
Le document est-il authentique ?
Ce document de l’hôtel de ville contient autant des bévues administratives.
Comment peut on expliquer qu’un document daté du 19 décembre peut il être signé le 18 décembre? 24h avant sa datation.
En outre, le gouverneur parle dans son communiqué de l’entre en vigueur pour le « mercredi 18 décembre 2018 ». Pourtant, le 18 décembre 2018 c’est un mardi.
Est ce une erreur administrative ou s’agit il d’un faux en écriture?
Il appartient à l’hôtel de ville d’éclairer notre ignorance. En attendant, il ne nous reste qu’à constater cette tartuferie de la part de l’autorité urbaine.
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Thierry Bishop Mfundu
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