La commune de Kinsenso est l’une de plus reculée de la ville de Kinshasa.
Plusieurs besoins sociaux de base y font défaut mais le plus important est le manque d’eau.
Nous sommes descendus au quartier Kinsenso/gare pour faire un état de lieu sur cette question.
Ici, la REGIDESO n’a pas encore installé ses tuyaux de canalisation. Pourtant le quartier est situé à moins de 2 km de la station de pompage de Masina sur la rivière N’djili.
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Les habitants recourent à l’eau de source
Pour satisfaire leur besoin en eau, les habitants recourent à une source naturelle appelée » mayi ya libanga. »
Les habitants sont obligés de gravir une forte pente causée par une érosion pour y parvenir. Un vrai parcours des combattants!
Certains doivent faire des kilomètres pour y puiser de l’eau. Cette eau leur sert pour la boisson, la lessive, la vaisselle et pour se laver.
» Sans cette eau, nous serions obligés de creuser des trous et boire une eau non potable. Mais Dieu nous a donné cette source naturelle. Elle nous aide pour nos besoins en eau mais malheureusement nous sommes nombreux à y puiser de l’eau. Pour y parvenir, nous devons faire un long chemin sur des pentes raides. Une fois même, une femme a avorté à cause de la charge d’eau qu’elle transportait, » déclare Madame Marie, une habitante du quartier Kinsenso/ gare.
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Les kulunas et les militaires rançonnent la population
Les habitants doivent faire face aux kulunas. Ils se cachent dans la broussaille et attaquent ceux qui puisent de l’eau tôt le matin ou le soir.
Ils volent et dépouillent la population sans que personne ne réagisse. Les maisons sont distantes dans cet amont inaccessible d’accès.
Hormis les kulunas qui pullulent dans le quartier, les habitants doivent aussi faire face à des militaires. Ils les habitants qui viennent à la source.
Ils doivent payer 100 à 200 Fc pour puiser de l’eau auprès des militaires qui régentent la source.
« Les militaires et les policiers occupent la source et nous exige de l’argent pour puiser de l’eau. Si tu n’as pas d’argent, tu dois transporter deux bidons de 25 litres jusque à la gare sur la montagne Bikisa. C’est très lourd et épuisant, » déclare Yvette, une élève de 17 ans.
La Regideso doit construire des tuyaux et amener l’eau potable dans ce coin pour soulager la peine de ces habitants.
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Thierry Bishop Mfundu