La CENI a promis une ultime réunion avec les candidats présidents de la république. Il faut dire qu’en cette période de la campagne électorale, plusieurs interrogations demeurent.
Il s’agit notamment des questions liées au déploiement du matériel électoral et de la formation des agents électoraux.
Mais la question que tout le monde se pose est celle de la machine à voter. Ici, 4 groupes font face:
Il y a d’abord le FCC qui approuve l’usage de la machine à voter.
Il y a deuxièmement, le camp de LAMUKA qui bat campagne contre la machine à voter. Ensuite, il y a la coalition CACH qui déclare aller aux élections avec ou sans machine à voter.
Enfin, le dernier groupe est celui des autres candidats qui ont des avis tranchés.
Deux issues possibles pour le processus en cours
Au regard des défis et aux incertitudes qui demeurent sur le processus en cours. Nous pouvons entrevoir deux possibilités :
- Le processus électoral risque de produire un flop. Avec à la clef: le report du scrutin à une date ultérieure.
- Il y aura des élections à la va-vite avec toutes les conséquences incalculables à l’horizon.
Dans cette optique, la position du candidat Fayulu est un avertissement savant pour la suite des événements. Aucun candidat sérieux et intelligent ne peut appeler ses partisans à voter avec des bulletins qui n’existent pas.
« Et quand bien même ces deniers auraient amené leurs propres papiers, personne ne leur permettra de les glisser dans les urnes! », dixit Babi Kundu, analyste politique.
Et si toutefois ils parvenaient tout de même à les y glisser, leurs votes seront annulés pour non conformité.
Vital Kamerhe l’a rappelé dernièrement à Goma.
« Le vote par bulletins sera considéré comme un vote nul, » a-t-il déclaré au cours d’un point de presse.
En maintenant cet appel, Fayulu veut dit clairement qu’il n’y aura pas élection.
Non pas par boycott, car entre-temps, il poursuit sa campagne. Mais certainement à la suite de l’impréparation de la CENI.
Or un candidat de la trempe de Fayulu doit avoir plus d’information que le commun de nous tous. Il y a donc lieu de le croire!
Mise en demeure de la CENI
Le directeur de campagne de Félix, Vital Kamerhe a mis en demeure le président de la CENI sur la réversibilité du processus.
Il l’a publiquement appelé à clarifier sa position sur la tenue ou non des élections.
Contrairement à ce que d’aucun pense, Félix Tshisekedi non plus, n’a jamais eu confiance à Nangaa et la CENI.
Sa position » d’aller aux élections avec ou sans la MAV » a été stratégique et a eu le mérite de mettre la CENI devant ses responsabilités.
Elle a aussi permis de booster une campagne à laquelle finalement tout le monde prend part.
Ceci enlève à la CENI toute excuse absolutoire et tout prétexte pour ne pas organiser les élections.
Dans les deux cas, les positions de Fayulu et de Tshisekedi mettent la CENI face à ses responsabilités.
D’autres signaux alarmants
La fébrilité de la campagne législative démontre clairement le non-engouement des candidats.
Les signaux venant de la communauté internationale illustrent aussi un après 23 décembre non apaisé.
L’on peut citer:/la militarisation de l’ambassade américaine, le maintien des sanctions de l’UE des dirigeants congolais, en particulier le candidat du pouvoir sortant.
Il y a aussi la position belliqueuse de la Suède envers le précité référant à l’assassinat des experts des NU, etc.
Cette incertitude est aussi partagée par la société civile congolaise. L’église catholique et les mouvements citoyens émettent des doutes sur la crédibilité de ce scrutin.
Il est donc impérieux que la CENI et son président fixent rapidement l’opinion.
Cet éclaircissement va d’abord faire retomber la tension qui couve. Elle permettra aussi aux candidats d’économiser face à une élection qui risque de ne pas avoir lieu.
De plus en plus des langues du côté de la diaspora et même de LAMUKA parlent déjà de l’article 64.
Peut être un 3e dialogue est en vue…attendons voir
Thierry Bishop Mfundu