Élections : l’Est de la RDC risque-t-il de basculer à l’opposition ?

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Martin Fayulu vient de lancer officiellement sa campagne ce mercredi 05 décembre à Beni.

Déjà hier, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont été accueillis avec ferveur à Goma.

Ils ont tenu un meeting au stade Afia devant des milliers des militants.

Le candidat du FCC, E.R. Shadary avait lui commencé sa campagne au grand Katanga.

Comment est-ce possible que ces 3 principaux candidats aient débuté leur campagne à l’Est de la RDC.

 

Peut on parler d’une simple coïncidence ?

Non, une campagne électorale est construite sur une stratégie globale et ces 3 candidats ne sont pas dupes.

Les provinces de l’Est ont un poids électoral considérable pour le scrutin du 23 décembre prochain.

Elles totalisent à elles seules: 18.285.927 d’électeurs valides, soit 45,38% de l’électorat.

Les électeurs de cette partie de la RDC sont donc une priorité pour ces 3 candidats à la présidentielle.

Gagner l’Est c’est relever tous les grands défis qui peuvent bien être dupliqués dans toute la RDC.

Dans les provinces de l’Est, l’on retrouve concentrer toutes les questions qui se posent en RDC.

Comme qui dirait : « gagner l’Est, c’est gagner toute la RDC.

Un message adressait à l’Est, passera partout en RDC ».

 

Shadary a-t-il évité sciemment Goma et Beni?

Cette question vaut son pesant d’or d’autant plus que l’Est du pays est considéré comme le fief naturel de la majorité au pouvoir.

Kabila a été élu avec des résultats à la Staline: 90 à 100% dans certaines circonscriptions.

Malheureusement, la donne a changé.

Le bilan peu reluisant de la lutte contre les groupes armés et de développement a réduit sensiblement les chances du FCC.

Avec quel discours, le candidat Shadary, ex-ministre de l’intérieur peut-il convaincre sur les questions sécuritaires ?

 

D’autres facteurs aussi interviennent

Aujourd’hui la donne semble changé à l’Est de la RDC.

La recrudescence de l’insécurité et la multiplication des groupes armés ont créé une forte méfiance auprès de la population.

Plus de 100 groupes armés pullulent actuellement dans ce coin de la république.

Plusieurs cités et villages ne sont pas sous contrôle de l’État congolais. Mais des seigneurs de guerre locaux.

Plus de 4000 morts en 4 ans dans la ville et le territoire de Beni.

L’épidémie d’Ebola, un autre fléau frappe aussi cette région.

Plus de 100 morts depuis le début de l’épidémie.

 

La situation n’a pas encore été atténuée

Plusieurs habitants s’interrogent si les élections auront lieu dans ce secteur.

Pour ce, les candidats de l’opposition y ont vu un vaste filon qu’ils peuvent exploiter.

L’accueil réservé à Félix et Vital illustrent cette propension de l’électorat de l’Est du pays.

D’autant plus que les échos venant de la Tshopo annonce que les photos de Fayulu sont vendues entre 1000 et 1500Fc.

Shadary a évité de justesse le Nord Est et s’est limité au Sud Est dans le grand Katanga.

 

Faut il pour autant négligé l’Ouest?

Bien que considéré comme le fief traditionnel de l’opposition, l’Ouest de la RDC semble être laissé en jachère. Et pourtant ?

La partie Ouest de la RDC compte 38% de l’élection national. Ce n’est donc pas une zone à négliger.

Ainsi, Shadary a déjà entamé depuis hier mardi le ratissage des provinces du Nord et Sud Ubangi.

Il était sur les terres de JP. Bemba à Gemena et Gbadolite.

Question de profiter de l’absence du chairman pour convaincre son électoral.

L’autre zone électorale d’enjeu majeur est le Centre du pays.

Elle a un poids électoral équivalent à 16,5 %.

Bien qu’il soit le fief traditionnel de l’opposition, il existe une brèche électorale.

D’autant plus que Félix Tshisekedi qui n’est pas son père n’aura peut être pas le même nombre des voix que ce dernier.

Tout reste à faire et le temps est compté pour ces candidats y compris le reste du peloton.

En attendant d’autres candidats n’ont pas encore lancés leur campagne. Il y a notamment Seth Kikuni, Yves Mpunga, Théodore Ngoy, Marie Josée Ifoku, etc.

 

Thierry Bishop Mfundu

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