Martin Fayulu, candidat président de la république porté par la Coalition Lamuka est arrivé mercredi à Kinshasa. Son accueil a été digne d’un vrai leader. Des centaines de milliers de kinois ont répondu présent à l’appel de différents leaders de la plateforme Lamuka.
Son arrivée coïncide avec le lancement par la CENI de la campagne électorale devant aboutir aux élections le 23 décembre. Des élections auxquelles Martin Fayulu et la plateforme qui le soutient ne semblent pas disposés à participer.
En effet, à suivre les différentes déclarations tenues par le candidat et leaders de Lamuka leur participation aux scrutins demeure hypothétique.
Adolphe Muzitu, un de leaders de la plateforme Lamuka a révélé ce que l’incongruité de l’accord de Genève cachait.
Intervenant sur TV5 lundi 19 novembre, ce dernier a déclaré sans détour qu’il n’y aura pas élections en RDC.
« Il n’y aura pas d’élections c’est clair. Il [Kabila] n’a pas organisé les élections en 2016, il a récidivé en 2017. Ça ne m’étonne pas qu’il n’organise pas les élections en 2018 ».
Étrange déclaration quand on sait qu’il est membre de la plateforme qui porte le « candidat commun » de Genève.
A quoi sert donc ce candidat commun si la plateforme n’est pas sûre d’aller aux élections ? Que cache les positionnements dubitatifs de leaders de cette plateforme ?
Lamuka: une plateforme à positions intenables
Faut croire que les déclarations de leaders de la plateforme Lamuka sont faites sans profondeur ni conviction. Il suffit, pour ça, de voir les hésitations et difficiles réactions de leaders de cette plateforme face aux médias.
Tenez, face aux médias, Jean-Pierre Bemba est allé en contradiction avec son combat politique. Du moins, de celui de son parti politique.
Doit-on rappeler que le MLC est coordinateur du Front pour le Respect de la constitution ? Comment comprendre alors que son président défende un accord anticonstitutionnel ?
L’ego certainement. Lutter à tout prix pour revenir dans la course électorale à n’importe quel prix. Surtout, il faut le préciser qu’il ne sait pas avec quoi le vote s’effectuera en décembre.
Martin Fayulu, leur candidat commun, a eu du mal à donner une position claire sur sa participation aux élections. Malmené au cours d’une interview, il conditionne sa participation aux élections par les votes sur bulletins papiers. Et pour ce, il suggère la mise en place d’une commission technique pour l’impression de ces bulletins.
Et comme Bemba, Fayulu estime qu’au cas où la machine à voter serait maintenue, le peuple ne devrait pas voter.
Dans son imaginaire, personne n’ira voter le 23 décembre si le vote doit se faire avec la machine.
Moïse Katumbi aussi parle des bulletins papiers pour le vote. Et il va même plus loin, il évoque une rumeur sur le report des élections.
Selon lui, il faut être prêt à voir les élections annulées. Occasion pour lui d’activer l’article 64 de la constitution pour chasser Kabila du pouvoir. Mais ce qu’il ne dit pas, c’est la suite des événements.
Comment sera organiser le pouvoir ? Qui sera à la tête du payer dans ce cas ? Et pour combien de temps ?
Que dire de Lutundula qui pratiquement s’est perdu dans des allégations dénouées de tout sens au sujet du jour de vote ? Selon lui, le 23 décembre, le peuple ira aux bureaux de vote réclamer les bulletins papiers.
Objectif de campagne indéfini
Il y a lieu de craindre que la coalition Lamuka soit loin d’être « disposée » à aller aux élections. Certainement parce que les prétendus « poids lourds » du pays sont absent de la course.
Lors d’une interview à Bruxelles, Martin Fayulu candidat président de la coalition Lamuka a annoncé qu’il battra campagne contre l’utilisation de la machine.
Mais cela serait-il aussi le cas pour les candidats de la coalition aux législatives nationales et provinciales ? A titre indicatif, la coalition Lamuka compte à elle seule 6.846 candidats députés nationaux et provinciaux
Reste donc à savoir si tous ces candidats renonceront à cette ruée vers « Laure » juste pour satisfaire leurs leaders.
La campagne électorale ayant été lancée, les jours qui viennent seront révélateurs de surprises… espérons heureuse.
Wait and see !
Berckmans Kitumu