Fraude académique : Des jeunes activistes dénoncent la supercherie de Matata ponyo

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Le chapitre sur les irrégularités décriées par Mabi Mulumba dans le Doctorat de Matata Ponyo est loin de se refermer. Alors que confus le Recteur de l’UPC se fourvoie, évoquant une querelle politicienne, des jeunes activistes dénoncent la fraude académique. Une situation qui non seulement dévalorise cette institution universitaire mais aussi dénature ce statut hautement honorifique de Docteur.

 

C’est au cours d’un point de presse tenu vendredi 16 Février à Kinshasa que ces jeunes ont manifesté leur indignation. Levant tout équivoque, ce caucus rappelle que leur dénonciation n’est pas consécutive à la démission du Professeur Mabi Mulumba.

« Ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux savent qu’on avait déjà commencé à dénoncer la fraude académique de Matata.  Et ce, 4 jours après la soutenance de sa thèse », précise Gloria Sengha, une activiste membre de ce caucus.

 

Pour ces jeunes, il est insultant que l’ex Premier ministre dédie sa thèse à la jeunesse congolaise, avenir du pays. Cette même jeunesse qui est au chômage. Cette même jeunesse que la Majorité présidentielle, famille politique de Matata réprime à sang lorsqu’elle revendique ses droits.

« Comment faire la corrélation entre cette jeunesse et un diplôme obtenu frauduleusement et en toute irrégularité ? » S’insurgent-ils.

 

Griefs contre le diplôme de Matata ponyo

 

Dans leur point de presse ces jeunes activistes relèvent deux principaux griefs contre le titre octroyé à Matata ponyo. Le premier, la fraude académique suite à la défense prématurée de la thèse de l’ex Premier ministre.

 

En effet, précise-t-il, Matata a soutenu sa thèse deux années après son inscription au Doctorat au lieu de trois.  Car d’après les textes en cette matière, après son DEA, l’apprenant a au moins 3 ans pour présenter sa thèse. Et puisque Matata a défendu son DEA le 29 janvier 2016, sa troisième année doctorale tomberait le 29 janvier 2019. C’est donc à partir de cette date seulement qu’il pouvait soutenir sa thèse.

 

Mais contre toute attente c’est le 03 février 2018 qu’il soutient sa thèse. Ce qui constitue une fraude académique punie par la loi cadre de 2014 sur l’enseignement national.

 

Le second grief, les irrégularités dans la procédure administrative déjà remarquées lors de son DEA à l’UNIKIN.

Ces jeunes rappellent que ces irrégularités ont déjà été dénoncées à la veille de la défense de son mémoire. Et dans une correspondance du 28 Janvier 2016 au Secrétaire général académique, trois professeurs de sa faculté les avaient dénoncées. Les professeurs Nzanda Buana Vice doyen à la recherche, Luyindula Nzinga Vice Doyen à l’enseignement et Bolito Losembe Chef du département, tous de la Faculté de Sciences Économiques et Gestion de l’UNIKIN.

 

Dans leur lettre, interpelle ces jeunes, ces professeurs contestent la régularité de procédure de défense de mémoire de l’apprenant. Car le dossier de candidature qui devrait suivre la procédure normale en partant du département n’a pas été respectée. Aussi, le candidat n’avait pas travaillé avec le comité initialement proposé au département et a a modifié le sujet unilatéralement.

 

Malgré cette alerte des autorités de la faculté, Matata Premier ministre à l’époque défendra son DEA le 29 Janvier 2016.

 

La jeunesse congolaise non concernée par cette thèse

 

Eu égard à ce qui précède ces jeunes activistes estiment que dédier cette thèse à la jeunesse congolaise est insultant.

Pour eux, la dédicace de l’ex Premier ministre s’inscrit dans l’adage d’un sage chinois qui dit : « si vous voulez détruire un pays, inutile de lui faire la guerre sanglante qui pourrait durer des décennies et coûter cher en vies humaines. Il suffit de détruire son système d’éducation, d’y généraliser la corruption. Il faut attendre 20 ans et vous aurez un pays constitué des ignorants et dirigés par des voleurs, il vous sera facile de le vaincre »

 

Ainsi, décident-ils de lancer une campagne dénommée Sauvons l’enseignement national, afin de dire non aux diplômes politiquement transmissibles. Et appelle vivement la jeunesse à soutenir cette campagne car c’est l’avenir de toute une génération qui est en danger.

 

Arthur Bitambi

1 Comment

  1. Non seulement la forme mais aussi le fond de ce travail est discutable. Matata a brillé par son envie irrépressible de devenir dauphin. Mais à ce rythme, ils seront tous des requins…

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