Un financement et des politiques plus fortes sont nécessaires pour lutter contre la malnutrition qui touche plus de 80 millions d’enfants, affirment des leaders réunis à Addis-Abeba

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  • Le Lesotho, la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement et leurs partenaires appellent à un engagement renouvelé pour améliorer la nutrition des enfants d’Afrique.
  • « Nous avons le devoir et la responsabilité de réduire la malnutrition et les retards de croissance en Afrique de 40 % d’ici 2025, dans un an à peine », Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement.
De gauche à droite : Minata Samaté Cessouma, commissaire à la Santé, aux Affaires humanitaires et au Développement social à la Commission de l’Union africaine ; Samuel Ntsokoane Matekane, Premier ministre et ministre de la Défense, de la Sécurité nationale et de l’Environnement du Royaume du Lesotho ; Sahle-Work Zewde, présidente de la République fédérale d’Éthiopie et Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement.

ADDIS-ABEBA, Ethiopie, 19 Février 2024 -/African Media Agency(AMA)/-Les enfants d’Afrique paient un lourd tribut à la malnutrition, ont relevé les dirigeants vendredi soir lors d’une table ronde de haut niveau organisée par l’Union africaine et le champion de l’African Leaders for Nutrition, le roi Letsie III du Lesotho.

Au moins 86 millions d’enfants africains âgés de moins de cinq ans sont confrontés à diverses formes de malnutrition, 63 millions souffrent de retards de croissance, 10 millions sont en surpoids et 3 millions souffrent d’émaciation, c’est-à-dire qu’ils ont un poids trop faible par rapport à leur taille.

Pour les chefs d’État et de gouvernement, vice-présidents, ministres et dirigeants d’organisations partenaires et de développement cette situation représente un énorme défi pour le développement de l’Afrique. Ils s’exprimaient lors d’une rencontre intitulée : « Table ronde de haut niveau de l’Union africaine : lutter contre la malnutrition, catalyser davantage d’investissements multisectoriels pour la transformation de l’Afrique », organisée en marge de la 37e session ordinaire du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba.

S’exprimant au nom du roi Letsie III du Lesotho, Samuel Ntsokoane Matekane, Premier ministre et ministre de la Défense, de la Sécurité nationale et de l’Environnement du royaume a appelé les États membres de l’Union africaine à soumettre des solutions en matière de politiques et de programmes pour renforcer la nutrition grâce à des investissements multisectoriels.

« Notre engagement en tant que dirigeants reste un pilier essentiel dans la conduite des actions politiques et législatives visant à lutter contre la malnutrition. Les États membres doivent adopter des politiques plus fortes et accroître les financements en faveur de la nutrition pour inverser la tendance de la malnutrition et assurer un avenir à nos enfants », a déclaré M. Matekane. Il a salué l’engagement des African Leaders for Nutrition à inciter les dirigeants africains à faire davantage afin d’améliorer la nutrition pour le bien-être général et le développement économique du continent.

S’exprimant lors de l’une des tables rondes, la présidente de la République fédérale d’Éthiopie, Sahle-Work Zewde, est revenue sur la déclaration de Seqota faite par le gouvernement éthiopien en 2015 comme un engagement renouvelé à éradiquer la faim, à assurer la sécurité alimentaire, à améliorer la nutrition et à promouvoir une agriculture durable. La Déclaration de Seqota constitue l’engagement de haut niveau du gouvernement éthiopien à mettre fin aux retards de croissance chez les enfants de moins de deux ans d’ici 2030, a-t-elle précisé.

« Le soutien de la Banque africaine de développement à la Déclaration de Seqota a eu un impact spectaculaire en matière de [prévention] des maladies et des décès, des résultats scolaires et de l’insuffisance de la productivité de la main-d’œuvre », a-t-elle déclaré.

« Nous avons le devoir et la responsabilité de réduire la malnutrition et les retards de croissance en Afrique de 40 % d’ici 2025, dans un an à peine », a déclaré M. Adesina, avant d’ajouter : « Il est donc essentiel que des politiques fortes soient déployées par les chefs d’État et de gouvernement pour lutter contre la malnutrition. »

M. Adesina a expliqué qu’une mauvaise nutrition empêche les enfants en âge d’être scolarisés de réaliser leur potentiel éducatif, diminue la productivité au travail et entrave les contributions indispensables à la société, tout en ayant un impact négatif sur la croissance économique.

En sa qualité de cofondateur d’African Leaders for Nutrition, une plateforme d’engagement politique de haut niveau qui vise à influencer les investissements innovants en faveur de la nutrition et de la sécurité alimentaire, le président du Groupe de la Banque a averti que la situation pourrait se détériorer davantage si des mesures ne sont pas prises.

« Le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique devrait augmenter pour atteindre 51,5 %. Mettre l’accent sur la transformation des systèmes alimentaires est donc une priorité urgente », a déclaré M. Adesina. Il a cité les conclusions des études du Programme alimentaire mondial sur le coût de la faim en Afrique, qui montrent que la malnutrition a des répercussions considérables sur le progrès sociétal.

Le vice-président de Sierra Leone, Mohamed Juldeh Jalloh, a déclaré que son pays avait ouvert une ligne budgétaire dédiée à la nutrition, que les agences multilatérales peuvent soutenir.

Soulignant à son tour, l’importance du leadership politique et de la collaboration dans la lutte contre la malnutrition, la commissaire à la Santé de l’Union africaine, Minata Samaté Cessouma, au nom du président de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé tous les États membres à unir leurs efforts dans la lutte contre la malnutrition.

La table ronde, également co-organisée ou soutenue par les partenaires au développement comme Big Win Philanthropy, Nutrition International et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a mis en avant les leaders pour la nutrition qui ont aligné les objectifs stratégiques nationaux des pays africains sur les agendas continentaux et mondiaux en matière de nutrition.

La représentante de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en Éthiopie, Farayi Zimudzi, a fait remarquer qu’il y a plus d’enfants souffrant de retards de croissance aujourd’hui qu’il y a vingt ans et que les statistiques sur les retards de croissance en Afrique sont en hausse.

« Chaque dollar investi dans la nutrition peut générer un retour sur investissement de 16 dollars. S’attaquer à la malnutrition est une question de bon sens économique », a-t-elle ajouté.

Les discussions ont été modérées par Victor Oladokun, conseiller principal du président du Groupe de la Banque africaine développement.

Victor Oladokun, conseiller principal du président du Groupe de la Banque africaine de développement, a modéré les discussions. Il s’est notamment entretenu avec la présidente éthiopienne, Sahle-Work Zewde.

Les ministres, les partenaires au développement et d’autres intervenants ont examiné les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de nutrition du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA), de la Déclaration de Malabo, de l’Assemblée mondiale de la santé et des Objectifs de développement durable des Nations unies, grâce à des investissements soutenus et accrus dans la nutrition.

Distribué par  African Media Agency (AMA) pour la Banque Africaine de Développement.

Contact: Natalie Nkembuh, African Leaders for Nutrition, media@afdb.org

Source : African Media Agency (AMA)

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