« Wewas » controverses autour d’une pratique atypique

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Taxi-motos

La ville de Kinshasa est actuellement envahit par les taxis-moto, communément appelés  » wewa ». Leur présence est remarquable à tel point qu’ils ne peuvent pas passer inaperçu.

On peut voir les motocyclistes ici et là, dans les grandes artères, dévier sans contrôle les bordures, emprunter les routes étroites de façon exagérée, empêchant ainsi les piétons de marcher tranquillement.

Ces wewas se croient tout permis et irréprochables. Pour cause, depuis lors avènement, la majorité des kinois préfèrent une moto à un taxi-bus.

« La moto est un moyen de transport rapide. Il permet d’effectuer un déplacement à un temps record« , assure un Kinois.

Pourtant, aux cours des années 2012-2013, les taxis-moto étaient boudés par les Kinois. Beaucoup ne voulaient pas prendre le risque de s’exposer ainsi.

A ce jour, la réalité est toute autre. Les passagers se laissent transporter dans de longue distance sans même se munir des casques.

Les Wewas roulent à vive-allure. Ils ne respectent aucune règle. Le code de la route n’a pas d’importance à leurs yeux.

Ils n’ont aucun respect pour leurs pairs ni pour les autres individus. Plus encore, ils ont un langage facile ( malpoli).

Toutefois, il y’a des amoureux des taxis-moto qui même pour une distance de 5 mètres ne peuvent s’en passer.

Blanchard Animi, un jeune entrepreneur, estime que les motos sont d’une grande aide.

« En cas d’embouteillages, il y a toujours un moyen de dévier et d’avancer. Ce, par rapport à d’autres moyens de transport« , précise-t-il.

Avis non partagé par d’autres usagers des routes. Certains souhaiteraient même la disparition des wewas dans le secteur de transport.

Calvin Bonga, jeune kinois:

« Je suis contre le comportement qu’affichent les motocyclistes, ils se prennent trop la tête. Moi d’ailleurs, je ne recours plus aux motos. Ils ne veulent rien entendre. Même quand on leur demande d’aller doucement. Cette attitude provoque des accidents », s’est-il inquiété.

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Les wewas crient à la chasse aux sorcières

Par ailleurs, les motards sont conscients que parfois ils sont maladroits. Quoique, la majorité condamne les chauffeurs de grands bus, les PCR et les piétons.

Selon Aristote Milembo, jeune motard, ce que les gens racontent sur eux n’est pas totalement vrai.

« C’est évident que nous dépassons un peu nos limites mais nous ne sommes pas les seuls fautifs.
Les piétons aussi marchent sur nos bandes croyant qu’ils ont toujours raison. Parfois, ils traversent en étant au téléphone. Ils pensent que nous sommes sans importance
« , s’est-il justifié.

Pour Joël Kayala, les motards sont confrontés à beaucoup des difficultés.

« Nous rencontrons d’énormes difficultés dans ce boulot. Les bus 207, Transco, Esprits de vie voire même les personnels nous rendent la vie difficile. Ils disent que notre conduite occasionnent des accidents. Mais, ils oublient le nombre d’accidents causés par les bus 207. Ces bus surnommés esprits des morts aux cours des dernières années. Personne n’en parle aujourd’hui et c’est nous les boucs-émissaires maintenant », s’est-il plaint.

Constant Kabeya, un autre motard renchérit que tous les jours ils sont obligés de payer 500 FC comme taxe.

« Si nous ne le payons pas nous subissons des tracasseries de la part de la police de circulation routière, PCR. Ceux-ci nous interpellent sans raison. Moi, par exemple, je suis père de famille et licencié mais je conduis une moto. N’ai-je pas droit au respect ?
Nous ne sommes pas tous des voyous. Ceux qui volent à bord de leurs motos ternissent notre image et ne valorisent pas ce travail », a-t-il précisé.

Nous avons tous des droits et devoirs à remplir. Chaque citoyen doit veiller à ce que son agir ne gêne pas l’autre. Les conducteurs de différents moyens de transport ainsi que les PCR sont appelés à travailler sans troubler l’ordre public.

Il serait utile que le ministre de transport ait un oeil regardant sur ce secteur, en vue d’un changement de mentalité.

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Grâce Nkoy

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