Ambitieuse et déterminée, Carol Tshiala est une journaliste congolaise de la diaspora. Diplômée de l’Institut Facultaire en Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) en 2003, elle exerce depuis Nottingam. Passionnée et mère, Carol combine profession et formation. Ce qui lui permet aujourd’hui d’ajouter une plus value à sa formation universitaire: un Bachelor en communication.
C’est à la Nottingham Trent University (NTU) au Royaume-Uni qu’elle a suivi ce nouveau cursus. Un Bachelor of Arts and Humanities, Communication & Society and Media qu’elle a terminé en 2021.
Cependant, la cérémonie de remise des diplômes n’a pu avoir lieu que le mercredi 12 avril dans le « University Hall ». Ce, après un report d’une année dû à la pandémie de Covid 19 et le confinement général du Royaume-Uni entre 2020 et 2021.
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Sur les traces de son père Serge- Valentin Mukenge Shabantu
Sa passion pour la plume vient de son defunt père. Ancien journaliste à l’Office Zaïrois de Radio et Télévision (OZRT) Matadi. Serge-Valentin Mukenge Shabantu, d’heureuse mémoire, a aussi travaillé au Ministère congolais de la Communication et Médias à Kinshasa.
Carol Tshiala partage également la même formation universitaire avec son père et modèle. Ils sont tous deux fruit de l’IFASIC.
Sa nouvelle formation achevée avec succès fut un véritable parcours de combattante.
« Nelson Mandela a dit : Cela semble toujours impossible jusqu’à ce que ce soit fait ! Retourner à l’université n’a pas du tout été facile pour moi. Tout d’abord, c’était une décision très forte à prendre après plusieurs années d’interruption et en plus dans un pays étranger, dans une nouvelle langue différente pour 4 ans, dont 3 ans en présentiel et un an en virtuel à cause de Covid-19 », confie-t-elle enthousiaste.
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Partagée entre son foyer, sa profession et sa formation
Femme mariée avec cinq enfants, Carol Tshiala devrait se battre pour trouver du temps à consacrer à ses études. S’occuper du ménage, des rendez-vous, de la maternité, des enfants. Ce, sans compter la lourde charge de l’université (devoirs, présentations, librairie, examens, séminaires, stages, travail final, etc).
« Certes qu’on n’a pas les mêmes conditions d’organisation des études en Afrique en général et en RDC en particulier comme ici en Europe. Mais il faut tout de même l’avouer qu’on a eu une bonne formation à l’IFASIC malgré toutes les difficultés matérielles inhérentes au pays. Cela m’a permis de m’intégrer si rapidement dans le nouveau système et parvenir avec succès à la fin de formation », fait-t-elle remarquer en lançant une fleur à ses anciens enseignants de l’IFASIC.
Et d’ajouter:
« Le sacrifice de départ a toujours un bon résultat à la fin. Etudier en Occident est différent de ce que vous faites à la maison. Lorsque j’ai commencé, les gens m’ont lancé des défis, d’autres m’ont tendu la main et d’autres encore m’ont critiqué comme pour me décourager. Mon parcours devrait servir d’exemple à toutes les femmes courageuses. A celles qui envisagent de retourner à l’école pour apprendre à tout âge, j’encourage de le faire quelle que soit la situation ; il n’y a pas de retard dans l’éducation. N’abandonnez pas, n’écoutez pas ceux qui vous découragent. Croyez en vous parce que vous en êtes capables ».
En attendant de poursuivre avec un Master en système online que lui propose la NTU, Carol Tshiala travaille actuellement comme Assistante de Professeur (Teacher Assistant) dans une école secondaire.
« Oui, les femmes sont capables et nous en avons le pouvoir. Nous devons cesser de nous sous-estimer. Car Dieu nous en a donné la force, la capacité et l’intelligence. C’est à nous de les utiliser à bon escient. Je ne me voyais pas dans cette aventure, ni au début ni à la fin. Mais quand j’ai pris ma décision, je ne me voyais pas revenir en arrière. Et aujourd’hui, j’ai reçu le meilleur fruit de mon sacrifice. Avec de la détermination, nous pouvons faire de grandes choses ! » conclut-elle.
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Berckmans Kitumu