Les Nations Unies ont alerté, mardi, sur les risques de représailles, après le massacre d’une soixantaine de personnes déplacées par des miliciens en Ituri, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
NEW YORK, USA, le 8 Février 2022,-/African Media Agency (AMA)/-« Outre les craintes que d’autres sites de personnes déplacées puissent être attaqués, en particulier Loda et Djaiba, situés à proximité de Plaine Savo et accueillant des membres de la communauté Hema, il existe également un risque grave d’attaques de représailles de la part du groupe armé Front populaire d’autodéfense de l’Ituri (FPAC-Zaïre) », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, la porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), Liz Throssell. NEW YORK, USA, le 7 Février 2022,-/African Media Agency (AMA)/-« Outre les craintes que d’autres sites de personnes déplacées puissent être attaqués, en particulier Loda et Djaiba, situés à proximité de Plaine Savo et accueillant des membres de la communauté Hema, il existe également un risque grave d’attaques de représailles de la part du groupe armé Front populaire d’autodéfense de l’Ituri (FPAC-Zaïre) », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, la porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), Liz Throssell.
Ce groupe armé « d’autodéfense » est « principalement composé de membres de la communauté Hema ».
La mise en garde de l’ONU intervient plus d’une semaine après le massacre d’au moins 62 personnes dont des hommes, femmes et enfants dans le site pour déplacés de Plaine Savo, le 1er février dernier par des miliciens de la CODECO (Coopérative pour le développement du Congo), ainsi que des nouvelles tentatives du week-end.
Une nouvelle vague de violence qui a conduit les services de la Haute-Commissaire Michelle Bachelet à exprimer ses vives préoccupations « face à ces incidents récurrents d’attaques mortelles à motivation ethnique contre des camps de déplacés internes par des groupes armés dans l’est de la RDC ».
© UNHCR/Ibrahima DianeUne famille de déplacés internes arrive en camion chez des proches à Beni après avoir fui une attaque de milices armées contre leur village en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
Une série de raids dévastateurs menés par les miliciens du CODECO
Le HCDH estime qu’il existe « un risque important d’attaques d’autres sites de personnes déplacées ».
« Nous demandons aux autorités de la RDC de renforcer de toute urgence la protection des civils, notamment en assurant la sécurité des personnes déplacées », a ajouté Mme Throssell.
Pour rappel, dans la nuit du 1er février, des miliciens du CODECO ont fait irruption dans le site de déplacés de Plaine Savo, en territoire Duju, en Ituri, dans l’est du Congo. Ils ont méthodiquement frappé les habitants, femmes et enfants, notamment à la machette. Au moins 62 personnes déplacées – membres de la communauté ethnique Hema – ont été tuées et 38 autres blessées par ce groupe armé lors de l’attaque nocturne contre le camp.
« Toutes les victimes ont été tuées par balle ou attaquées à l’aide de machettes et de couteaux », a détaillé la porte-parole du HCDH.
Selon l’ONU, l’attaque de Plaine Savo n’est que la dernière d’une série de raids dévastateurs menés par la CODECO sur des sites de déplacés dans la province de l’Ituri, où les tensions ethniques entre les communautés Hema et Lendu existent depuis des années. Entre le 19 et le 28 novembre 2021, quatre autres sites ont été attaqués par les miliciens du CODECO, dont le village de Drodro.
UNICEF/DesjardinsDeux enfants dans le camp de déplacés de Loda, dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo.
Une dizaine d’attaques contre des sites de déplacés dans l’Est de la RDC en 2021
Au moins 58 personnes de la communauté Hema ont été tuées, dont au moins neuf femmes et quatre enfants. La milice CODECO, qui prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu et attaque principalement les membres de la communauté Hema, est aussi soupçonnée de ce massacre.
Au total, les services de la Haut-Commissaire Bachelet ont documenté l’an dernier une dizaine d’attaques contre des sites de déplacés en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Au cours de ces assauts, au moins 106 personnes ont été tuées, 16 blessées.
« Au moins sept femmes ont subi des actes de violence sexuelle », a poursuivi Mme Throssell.
A la suite de cette dernière attaque meurtrière, les autorités militaires de la région ont lancé une enquête préliminaire sur l’attaque dévastatrice de Plaine Savo.
« Nous appelons le gouvernement à garantir l’accès des victimes à un recours en s’assurant que ces enquêtes soient indépendantes, efficaces et transparentes », a fait valoir la porte-parole du HCDH.
Pour l’ONU, il s’agit surtout d’enquêter sur d’autres attaques contre des camps de déplacés et à veiller à ce que les responsables soient traduits en justice.
« Nos collègues de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) sont prêts à fournir un soutien technique et logistique aux autorités pour ces enquêtes et les poursuites éventuelles », a conclu Mme Throssell.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.
Source : African Media Agency (AMA)