Évacué en France, lundi 5 juillet, pour des soins de santé appropriés, Laurent Monsengwo s’est éteint dimanche 11 juillet. Le Cardinal émérite a rendu l’âme dans un hôpital à Versailles (France) où il était pris en charge.
Peu avant son départ en Europe, son successeur le Cardinal Ambongo été à son chevet. Fridolin Ambongo avait, alors, exhorté les chrétiens catholiques de prier pour la prompte guérison de son prédécesseur.
L’ancien Archevêque de Kinshasa avait quitté Kinshasa à bord d’un avion affrété par le Président du Congo voisin, Denis Sassou-Nguesso. Un soutien logistique motivé certainement par les relations personnelles qu’entretenaient l’ancien prélat catholique et le Président congolais.
Homme de sagesse et de forte conviction. Citoyen engagé, il aura fait largement sa part dans l’histoire de notre pays. L’ancien Archevêque de Kingasani a marqué les esprits dès les années 90 et s’est inscrit dans l’histoire politique du Congo.
Son sens élevé de la gestion et du consensus politique est resté un modèle. Plusieurs de ses interventions sont restées célèbres et, même réutilisées dans d’autres circonstances.
Son appel au vote lors des plénières de la CNS (Conférence Nationale Souveraine): « Qui sont pour, qui sont contre. Veuillez le manifester » resté culte. Ou encore son objection face aux résultats des élections de 2011. « Ces résultats ne sont conformes ni à la vérité ni à la justice« .
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Le combat politique de Monsengwo
Le Cardinal Monsengwo fait sa première apparition en politique en 1990, à la CNS. A la tête de cette institution, il a cherché à montrer au peuple que le pays pouvait s’en sortir.
« Dieu nous interpelle en ces termes: « Peuple zaïrois! Je vous ai donné un pays merveilleux. Je l’ai doté de richesses inouïes et enviées tant pour ce qui est du sol que du sous-sol, et d’une population saine et robuste. Qu’avez-vous fait, pour que ce pays merveilleux deviennent ce qu’il est aujourd’hui ? » Avait-il lancé à l’occasion de l’installation du Bureau définitif de la CNS.
Message interpellateur encore d’actualité trois décennies après. L’illustre disparu avait déjà une vision claire et précise pour l’avenir de la RD Congo.
Avec la Conférence épiscopale nationale du Congo, le Cardinal Monsengwo, jouera un rôle important pour l’ouverture démocratique du pays. Il est aussi considéré comme l’une des voix critiques à l’égard des différents régimes qui se sont succédé en RDC.
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Bref parcours de l’archevêque émérite Laurent Mosengwo
Laurent Monsengwo Pasinya, né le 7 octobre 1939, à Mongobelé, village situé dans la province de Bandundu au Congo belge. Prêtre catholique congolais, Il a été docteur en Écritures Saintes et professeur de théologie.
Ordonné prêtre en 1963, puis évêque en février 1980 par le Pape Jean-Paul II, il a occupé diverses fonctions. Notamment, celles d’évêque auxiliaire d’Inongo, évêque auxiliaire de Kisangani, archevêque de Kisangani et archevêque de Kinshasa. Il a aussi été le président du symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar, SCEAM en abrégé.
Le cardinal congolais a également été membre du Conseil des cardinaux chargés de conseiller le Pape. Il quitte ce poste en octobre 2018, un mois avant de prendre sa retraite.
Notons que le cardinal Monsengwo est un théologien bibliste. Il est même le premier Africain à avoir obtenu un doctorat en Écriture Sainte à l’Institut biblique pontifical de Rome.
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Tichick NGONGO