Vers la fin du mariage?

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De Fatshi Pantin à Fatshi Béton, il n’y a visiblement qu’un pas! Le Chef de l’État a enfin montré, pour ceux qui en doutaient encore, que c’est lui qui tient les manettes du pouvoir. Pas besoin de le démontrer désormais, s’écrie-t-on parmi ses soutiens.

Il est 10 heures 30 minutes, la salle du congrès du palais du peuple est pleine comme un oeuf. On note la présence des députés nationaux et sénateurs, en majorité CACH, ceux de l’AFDC et ceux de l’obédience d’Ensemble de Moïse Katumbi, celle des membres du gouvernement à 99 pourcent CACH et d’autres invités.

Sénateur Bahati Lukwebo / Photo 7sur7.cd

Le Premier ministre et les ministres FCC (sauf celui de l’urbanisme et habitat) ayant opté pour le boycott comme les présidents des deux chambres du parlement et la quasi-totalité des parlementaires étiquetés FCC.

Puis Muabilu, Ministre de l’urbanisme et habitat / Photo Presidence de la République

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Une ambiance de fête

Sur le balcon, une cohorte de militants de l’UDPS, pour la plupart tirés à quatre épingles, assurent l’animation en attendant l’arrivée du Président de la République, leur haute autorité politique de référence. Sans compter la fanfare réquisitionnée pour la circonstance. Ils sont déjà en train de célébrer leur victoire. Sur l’aire de jeu, le FCC n’a plus d’arguments.

A l’extérieur, ils sont encore plus nombreux. L’ambiance est totale. La prestation de serment des trois juges de la Cour constitutionnelle au sein du siège de l’institution qui les conteste est, pour eux, une étape déterminante de ce qu’ils appellent le déboulonnement du système kabiliste.

Un précieux but marqué contre l’adversaire sur son propre terrain. Fatshi est définitivement béton et prêt à marquer le but pour offrir la victoire à son camp. Il s’apprête à asséner un coup fatal à son partenaire, pourtant privilégié. Les militants y croient dur comme fer. L’ambiance était donc à la hauteur de l’attente des milliers de militants mobilisés par l’instance dirigeante du parti. La prestation de serment des juges constitutionnels n’a jamais suscité autant d’intérêt et de passion. L’enjeu est clairement de taille.

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Félix Tshisekedi affiche ses  »intentions »

Fatshi sait, lui, qu’il est très attendu. Et il n’a pas l’intention de décevoir (ses partisans). Pas question non plus de bouder son propre plaisir. Vers 11 heures 15 minutes, le « ranger » (comme ses partisans l’appellent) arrive au palais du peuple à bord de sa jeep 4×4. Torse presque bombé et expression faciale traduisant sa détermination à en découdre avec ses partenaires, il est accueilli par des salves d’applaudissements.

Une fois dans la salle du congrès, l’homme du jour, pas les trois juges, salue spontanément les militants en faisant le signe de victoire V, comme pour marquer son territoire et envoyer un message. Et ce, jusqu’au perchoir. Durant toute la cérémonie, ponctuée des chants entonnés par les militants (y compris l’hymne du parti) au grand bonheur du Chef, pouvait-on lire à travers l’expression de son visage, le Président de la République n’a pas fait de différence entre son statut de Chef d’Etat et celui d’autorité morale de son parti. Sinon, comment comprendre le signe de V? La victoire contre qui? Manifestement, Félix Tshisekedi a pris la résolution de se livrer au corps à corps avec le FCC, en s’appuyant sur son parti et en ne faisant plus de différence entre les cérémonies officielles l’engageant en tant qu’institution et celles partisanes.

Felix Tshisekedi saluant ses partisans

Les serments des trois juges ayant été reçus par le Chef, ses partisans lui demandent désormais de pousser le bouchon un peu plus loin en dissolvant l’Assemblée nationale. Irait-il jusqu’au bout? Le report de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres et l’annonce de l’adresse du Chef de l’État à la Nation pour ce vendredi tendent-ils à répondre au souhait exprimé par les militants? On en saura davantage après le discours. Quoi qu’il en soit, toutes les options devront se conformer à la constitution. En l’occurrence son article 148. Si on veut bien respecter strictement la loi fondamentale, bien entendu.

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Doudou Bossassi

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