Procès Kamerhe: quel avenir pour la coalition Cach ?

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Qu’adviendra-t-il de la coalition Cach (Cap pour le changement) ? C’est la question qui brule sur toutes les lèvres.

En effet, suite à l’ouverture du procès à l’encontre de Vital Kamerhe, président de l’UNC, un des partis phares de cette coalition et ancien Directeur du cabinet du chef de l’État, beaucoup s’interrogent sur l’avenir de cette plateforme :
L’UNC survivra-t-il à ce procès ?

Entre les fidèles inconditionnels du  »pacificateur » et ceux qui seraient prêts à le lâcher pour demeurer à la  »mangeoire » ne va-t-on pas vers la scission de l’UNC et par ricochet vers la fin de la coalition?

Difficile de répondre exactement à cette question par un oui ou un non . En analysant froidement les faits, les observateurs les plus avertis sont d’avis que l’arrestation ou l’interpellation de Vital Kamerhe est un élément qui pèse dans la balance sur l’éventuelle fragilisation du regroupement politique Cach.

La question que l’on est en droit de se poser, cependant est celle de savoir si les acteurs de ces deux partis politiques ont vraiment intérêt à voir cette alliance voler en éclat?

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La coalition Cach a des intérêts politiques en commun

Nombreux pensent que ce n’est pas dans leur intérêt au regard des dividendes politiques très précieuses. En effet, l’UNC à ce jour, occupe des postes stratégiques au sein du gouvernement Ilunkamba où il aligne un vice-premier-ministre, des ministres d’État, des ministres, et vice-ministres, ce qui n’est pas rien.

Nous ne voyons pas ce parti sacrifier tous ces acquis à cause de l’emprisonnement du président du parti. Kamerhe n’est qu’un individu bien qu’il en soit le fondateur. Son absence ne saurait arrêter la marche du parti qui a besoin de garder ses ministres au gouvernement pour sauvegarder sa taille et sa dimension sur l’échiquier national.

Après tout, les membres de ce parti se sont battus des années durant pour conquérir le pouvoir qu’ils ont sous le bras aujourd’hui. Kamerhe compte parmi les acteurs politiques congolais qui ont lutté pour l’avènement d’un État de droit au Congo-Kinshasa. Aujourd’hui le pays s’y installe petit à petit,et c’est le peuple qui gagne.

Les gens ne doivent donc pas rougir à l’interpellation de Vital Kamerhe malgré l’alliance politique conclue avec l’UDPS et l’UNC au Kenya.

Ensuite ce qui devrait apaiser les bonnes consciences c’est que l’UNC n’est pas le premier parti à voir son leader emprisonné. Le MLC a connu la même chose :

Pendant dix ans,son président Jean-Pierre Bemba,a été en détention à la Cour Pénale Internationale ( CPI) de la Haie aux Pays-Bas pour des faits qu’il n’avait même pas directement commis sans que cela n’ait empêché son parti de fonctionner durant son absence.Mais pour Kamerhe, tout laisse à croire que sa responsabilité personnelle est engagée dans les faits lui reproché.

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Que devient l’accord de Nairobi ?

Dans l’entre-temps que devient l’accord de Nairobi que Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe avaient conclu et qui prévoyait l’alternance après 2023?

C’est ici où les romains vont s’empoigner. Beaucoup de membres de l’UNC voient l’interpellation de leur leader par la justice une façon de l’écarter de la course présidentielle de 2023.

Nous ne disons pas qu’ils ont tort, mais est-ce que le moment est bien choisi pour en parler, alors que l’issue du procès n’est pas encore connue? Il se peut qu’il soit lavé et acquitté c’est une possibilité à ne pas exclure.

Nous savons que la politique est un jeu d’intérêt et on ne se fait pas non plus des cadeaux en politique.

Si Kamerhe est condamné, son casier judiciaire sera noir et ne pourra plus prétendre à des ambitions politiques. A ce moment-là, c’est clair que Fatshi restera le seul maître à bord. Il n’y aura pas une autre alternative sauf si les deux partis concluaient d’autres arrangements. Mais ça c’est une autre histoire

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Theresia Mujinga Bukasa

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