Alternance du 24 janvier: chronique d’un mérite usurpé

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La République démocratique du Congo commémore ce 24 janvier, l’an 1 de la passation pacifique du pouvoir. Cette alternance démocratique, obtenue à l’issue des élections de décembre 2018, est une première au pays de Lumumba.

Pour cet événement, « hautement significatif », la présidence de la république avait projeté une célébration onéreuse évaluée à 6.000.000$. Ce, avant de vite se ressaisir après le tôlée général au sein de l’opinion nationale.

Surtout que les congolais ne comprennent toujours pas cette détermination qu’affiche Felix Tshisekedi à toujours vouloir honorer son prédécesseur.

Car, comme le précise un acteur de la société civile, « cette alternance n’est pas un cadeau de Joseph Kabila. C’est le fruit d’un combat gagné par la population au prix du sang et des larmes ».

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Les vrais héros oubliés

Il est vrai que la présidence s’est vite rebiffée et le projet de fête rejeté après l’agitation observée au sein de la classe politique et de la société civile. Mais, l’on se rappellerait qu’un Billet collector, une statut à l’effigie de deux chefs d’Etat (l’ancien et le nouveau) lors de la passation du pouvoir, etc. étaient annoncés pour cette date.

Des projections perçues comme un crachat sur la mémoire des martyrs de l’alternance. Car, pour eux, rien du tout!

Même un simple et symbolique dépôt de gerbes de fleurs sur leurs tombes. Ils sont oubliés, ignorés… pire encore ils sont quasiment effacés de la mémoire historique de cette commémoration.

Que fait-on de la mémoire des victimes de la marche de janvier 2015, de Rossy Mukendi, de Thérèse Kapangala, de Luc Nkulula et tant d’autres anonymes?

Ceux-là même qui ont bravé le gaz et les balles des forces de sécurité pour que Joseph Kabila se décide, enfin, à quitter le pouvoir. Ce, après plusieurs tentatives de passage en force d’un nouveau mandat.

Ils sont tous jetés dans les oubliettes. Relégués à la pensée familiale ou communautaire.

Tous les honneurs reviennent, aujourd’hui, à celui qui a été combattu et forcé d’accéder à cette disposition constitutionnelle. Sa cellule de communication lui a même concocté une vidéo élogieuse sur son funeste mandat.

La vérité historique demeurant incorruptible, l’heure des vrais héros sonnera tôt ou tard!

Pensée pieuse à tous ceux qui ont versé de leur sang pour que ce changement politique voit le jour… Nous ne vous oublierons pas.

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Arthur Bitambi

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