Après sa visite pastorale dans le diocèse de Béni-Butembo, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu a tenu un point de presse, ce vendredi dans la salle de conférence du complexe scolaire Mosegnwo.
Ce face-à-face avec les chevaliers de la plume s’est articulé autour des questions sécuritaires à l’Est de la RDC. Cette partie du pays, en proie à une résurgence des massacres de population par les rebelles ADF Nalu et autres.
Selon le Cardinal Ambongo, le problème à l’Est du pays proviendrait particulièrement le déversement des tutsi à l’Est du pays. Car, précise-t-il :
« Les banyamulenge ou les congolais d’origine rwandaise qui sont là depuis des années, personne ne peut contester leur nationalité congolaise. De la même manière dans le Rutshuru vous trouverez des rwandophones qui sont là depuis des années, on ne peut pas contester leur nationalité congolaise. Vous remontez dans l’extrême Nord en Ituri, vous trouverez des peuples à morphologie nilotique, ce sont les Hema. Ce sont des tutsi de l’Ouganda qui sont au Congo depuis des années. Personne ne peut contester leur nationalité. Donc ce n’est pas ceux là qui font problème. Parce que ceux-là sont considérés comme des congolais. Ce qui pose problème c’est le déversement des autres qui arrivent et on essaye de le faire passer comme des congolais ».
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Infiltration de l’Armée congolaise et ambiguïté de la MONUSCO
Dans son allocution, l’Archevêque de Kinshasa n’est pas allé par le dos de la cuillère. Il a clamé haut et fort que notre armée est infiltrée et c’est ce qui crée un climat de méfiance entre la population et cette armée.
Pour lui, il y a aussi une ambiguïté de la MONUSCO dont le peuple ne fait plus confiance alors que sa mission est de protéger les populations civiles.
A quel jeu joue la communauté internationale dans l’est de la RDC? s’est demandé le Cardinal Ambongo. ce, avant de poursuivre que la situation dans cette partie du pays est vraiment préoccupante.
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Le gouvernement devra déployer son arsenal diplomatique et sécuritaire
Parlant de l’axe diplomatique, le chef de l’église catholique en RDC a fait savoir qu’il appartient au gouvernement de déployer son arsenal diplomatique. Cela permettra de convaincre les pays voisins particulièrement le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi d’arrêter de déverser leurs populations au Congo.
S’agissant de l’axe militaire et sécuritaire, le prince de l’église a indiqué que c’est une erreur de donner une image négative de notre armée , cela dit-il, ne sert pas la cause de notre pays.
« Les militaires s’exposent pour sécuriser notre pays on a pas le droit de les négliger. Ne pas toujours de parler d’eux en mal. Ils méritent notre considération« , a-til insisté.
A en croire ses propos, c’est au gouvernement de mettre les moyens conséquents à la disposition de l’armée car si on veut s’attendre à des bonnes choses, il faut donner à l’armée les moyens de son action.
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Non à la balkanisation de la RDC
« C’est cette communauté internationale que nous suspectons d’être dernière le plan de balkanisation de la RDC », s’indigne le Cardinal.
Ainsi, estime-t-il qu’en jetant la MONUSCO dehors, nous précipitons cette balkanisation projétée par la communauté internationale.
C’est pourquoi, il invite le peuple congolais à la prudence tout en exhortant MONUSCO à se remette en question. Car il est inacceptable que ces casques bleus gracieusement payés se barricadent la nuit alors qu’on égorge des congolais.
Il y a donc lieu de mieux envisager la coopération entre la MONUSCO, l’État congolais et la population.
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Pathou Kinzala Nkuka
