A la veille de la rentrée des classes, on assiste à de timides préparatifs en terme d’achat et de vente des fournitures scolaires. Ce, malgré l’annonce faite par l’Etat congolais de la gratuite de l’enseignement. Vendeurs comme parents se plaignent.
Nous sommes ici au grand marché de Selembao, situé dans la commune du même nom.
Des cartables à 15 dollars, des paquets de cahiers scolaires à 4000 FC, des uniformes à 5000 FC. Etalages, boutiques et vendeurs ambulants, tous n’hésitent pas à casser et à solder leurs prix pour s’attirer de la clientèle. Rien à faire, les produits s’écoulent à compte-goutte.
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Une vente au ralenti
« Cette année, il y a peu d’affluence au marché » nous confie Marie. Cette vendeuse des cahiers et des stylos nous raconte que depuis le mois d’août, elle n’a pu écouler que le quart de ses produis alors que l’année passée, en la même période, ces fournitures étaient achetées comme de petits pains.
Serge, par contre, vendeur de cahiers et de stylo, lui aussi, semble plutôt patient et modéré. « Il ne faudrait pas s’alarmer pour autant », nous dit-il. « Les temps sont durs pour tout le monde. Nous ferons certainement de bonnes affaires dans les jours qui viennent».
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Des prix qui ne favorisent pas l’afflux
Pour les parents rencontrés sur ce marché, la hausse des produits et des fournitures scolaires justifient le manque d’afflux à quelques jours de la rentrée.
« A l’école où étudient mes filles, l’établissement vend des uniformes déjà cousues. C’est trop cher pour ma bourse. Je pensais qu’ici les prix de tissus seraient plutôt abordables pour que j’aille ensuite faire coudre les uniformes, je suis déçue. Tout augmente ! » Nous livre une jeune maman sous anonymat.
La rentrée scolaire est prévue pour ce lundi 2 septembre 2019 sur toute l’étendue du pays. Cette année, cette rentrée est marquée par la décision prise par le président Tshisekedi de rendre effective la gratuité de l’enseignement primaire.
Le coût global pour assurer cette mesure avoisine les 2,6 milliards USD. Dans une lettre adressée le 27 aout 2019 aux directeurs provinciaux, le Secrétaire général à l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, Jean-Marie Mangobe, a tenu à souligner que la mesure ne concerne les écoles publiques budgétisées, soit 30 773 écoles avec un budget mensuel de 28 millions de dollar. Les 20 801 écoles non budgétisées devront patienter. Jusqu’à quand ?
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Prince Djungu et Judith Manoka