Gouvernement Ilunga : « les acteurs présents ou absents n’ont aucune grande incidence sur ce gouvernement » (Géraud Néema)

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Géraud Néema est cadre dans l’AMK, plateforme membre d’ « Ensemble » de Moîse Katumbi. Entre scepticisme et pragmatisme, ce novice en politique, candidat lors des dernières élections législatives à Kinshasa, nous livre son opinion sur le nouveau gouvernement.

Capsud.net: le gouvernement Ilunga vient enfin d’être publié. La majorité de ceux qui le composent sont de nouvelles figures dans l’exécutif, vous-même êtes jeune, nouveau en politique. Quel regard portez-vous sur ces novices qui accèdent aujourd’hui aux plus hautes fonctions de responsabilité ?

Géraud Néema: si on doit faire une première lecture de cette équipe gouvernementale, effectivement, nous remarquons de nouvelles têtes. Cependant, une analyse de fond, nous montre que cela ne change pas beaucoup de choses. En effet, dès lors que la répartition des ministères avait été faite entre le FCC et le CACH, les têtes que nous voyons nous prouvent simplement que le FCC a suffisamment des ressources humaines pour se permettre un renouvellement des cadres qui le composent. En apparence, il y a de nouvelles têtes, mais quand on connait comment fonctionne la politique de notre pays, quand on sait que la pratique du parrainage y est courante, surtout en politique, on peut facilement voir et surtout comprendre qu’il y a des personnalités dites de premier plan qui ont su se substituer en plaçant les leurs. C’est le cas du nouveau ministre des finances, un proche d’Augustin Matata, c’est le cas de de Célestin Ntunda un cacique du PPRD ou même Willy Ngopass, vice-premier ministre chargé des infrastructures Quand on connait la machine FCC, les têtes qui sont là sont peut-être nouvelles pour le public mais pas pour les initiés de la vie politique congolaise.

Capsud.net: On s’attendait à ce que certains cadres de l’actuelle opposition, qui ont soutenu Félix Tshisekedi pendant la campagne fassent parti du gouvernement. Force est de constater qu’ils n’y sont pas. En êtes-vous content ? Déçu ?

Géraud Néema: il n’y a pas à être déçu ou enchanté. Nulle part ces cadres n’avaient officiellement émis le vœu de rejoindre un quelconque gouvernement. Ils n’ont jamais pris position dans ce sens-là. Il n’y avait que de la spéculation. Aujourd’hui, s’ils ne sont pas « débauchés », ils restent quand même cohérents vis à vis des positions qu’ils ont prises. Maintenant, vont-ils s’assumer jusqu’au bout ? Ça reste à voir…

Capsud.net: face aux nombreux défis et challenges qui attendent ce gouvernement, quel sera votre rôle, vous de l’opposition dite républicaine ?

Géraud Néema: l’opposition républicaine, en effet, c’est sera la position d’Ensemble, notre plateforme. Nous veillerons à la gouvernance, c’est-à-dire nous nous battrons pour que les intérêts de la population soit pris en compte. Déjà en septembre, c’est la rentrée scolaire. Maintenant qu’il y a un gouvernement en place, nous attendons de voir comment le défi de la gratuité de l’enseignement sera mis relevé.

Capsud.net: aucune personnalité sous sanction de l’Union Européenne n’est membre de ce gouvernement. Une victoire de Félix Tshisekedi ? Un signe fort de sa part ?

Géraud Néema: Tout dépend de l’angle sous lequel on veut voir les choses. Si c’est seulement sous l’angle de la perspective visuelle, on va applaudir mais si l’on regarde les choses sous l’angle de la gouvernance réelle, sous celui de véritables enjeux, je pense que les vraies questions n’étaient pas de savoir qui sera au gouvernement ou pas. Comme je l’ai dit bien avant, dès lors que la répartition des postes était faite et qu’on avait déjà une idée de la configuration du gouvernement, les acteurs présents ou absents n’ont aucune grande incidence. Toute façon, on connait comment l’ancien pouvoir fonctionne : ils n’ont pas besoin d’être au-devant de la scène pour continuer à exercer de leur influence.

Capsud.net: votre mot de la fin ?

Géraud Néema: que le gouvernement se mette au travail. Que les nombreuses promesses se réalisent. Nous attendons le programme qui sera présenté devant l’Assemblée Nationale pour juger de sa cohérence et de son sérieux.

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Interview réalisé par Prince Djungu et Michel Kalubi

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