Présidence du Sénat : duel entre la raison et la pression

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Le FCC a entériné, mardi 2 juillet, la candidature du Sénateur Alexis Thambwe Mwamba au poste de président du Sénat. Un choix certifié par l’autorité morale du FCC, l’ancien président congolais Joseph Kabila.

Et comme lors de la désignation du candidat FCC à l’assemblée nationale, une contre candidature a été faite. Celle-ci émane du groupement AFDC et alliées du Sénateur Modeste Bahati Lukwebo.

Première force politique du FCC, l’AFDC-A a réitéré la candidature de son autorité morale à la présidence du Sénat.

Et cette candidature a toutes les raisons d’énerver au sein du FCC car, en termes de valeur, Modeste Bahati est le choix de la raison.

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Mauvais casting au FCC

« C’est la démocratie et j’ai confiance dans le fait que les sénateurs sont des gens mûrs. Qu’ils soient du PPRD ou d’autres regroupements », confie Modeste Bahati sur RFI.

Pour l’élu de Bukavu, sa démarche vise à sauver le FCC des mauvais choix qui font échouer la plateforme. Allusion faite au mauvais casting sur le dauphin ayant entrainé l’échec du FCC à la présidentielle de décembre 2018.

Ce qui du reste n’est pas faux. A chaque désignation, le choix porté par Joseph Kabila suscite des remous au sein de sa famille politique. Mais aussi l’étonnement de l’opinion. A croire que l’ancien président ne vise qu’à son seul satisfecit, car ce choix convainc rarement.

Si pour Jeanine Mabunda à l’Assemblée nationale, la motivation a été sa loyauté, en plus de sa compétence avérée, qu’est-ce qui motive le choix d’un opportuniste comme Alexis Thambwe Mwamba au Sénat ?

Cet ancien mobutiste devenu rebelle RCD puis cadre au MLC avant de rejoindre de Joseph Kabila est loin d’être un fidèle. Et ses rapports humains sont loin de faire l’unanimité.

Il y a peu il a été sous embargo médiatique. Ce, suite à des invectives proférées à l’endroit de journalistes congolais.

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Un candidat sous poursuites judiciaires occidentales

L’ancien ministre de la Justice est aussi visé par deux plaintes à l’étranger. Une plainte en Belgique pour crime contre l’humanité et crime de guerre et une autre plainte aux USA pour torture.

Pourquoi vouloir confier la direction d’une aussi importante institution à un acteur poursuivi pour crime contre l’humanité et pour torture ?

Ses soucis judiciaires ne constituent-t-ils pas des éléments probants devant disqualifier sa candidature?

Tout porte à croire alors que la seule raison qui puisse amener les sénateurs à voter pour Thambwe Mwamba soit la pression de leur autorité morale. Car outre cette main mise pressentie de Joseph Kabila, Modeste Bahati remporterait haut la main cette élection.

Qu’à cela ne tienne, rien n’est encore joué. On touche du bois et on espère que les sénateurs résisteront à la pression et porteront leur choix sur le candidat de la raison.

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Arthur Bitambi

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