Lamuka: coquille vide d’un idéal formaté?

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Porte-parole de l'opposition

« Nous sommes de l’opposition républicaine. Moi, je ne vais pas vivre dans le radicalisme. L’opposition Lamuka aura le temps de voir le président Tshisekedi. C’est ça la reconstruction d’un pays. Nous partirons ensemble, avec mon frère Martin, avec Jean-Pierre Bemba et tous les autres donner notre point de vue. Ce ne sera pas pendant la nuit (…), a déclaré Moïse Katumbi, mercredi 22 mai à Lubumbashi.

Il est un fait inéluctable que Moise Katumbi, Coordonnateur de Lamuka, s’inscrit dans une logique d’opposant. Mais pour lui, il s’agit d’une opposition républicaine.

Ce qui veut dire à son entendement : Critiquer le pouvoir de Felix Tshisekedi.

Il s’agira surtout de faire une critique constructive. Mais aussi de reconnaître les actions du nouveau pouvoir. Et comme il l’a si bien souligné le 22 mai :

« Le président Tshisekedi est là, il est en train de faire un grand travail. Il vient de nommer son Premier ministre. Pour le moment, je ne suis pas quelqu’un qui dérange« .

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Entre vérité des urnes et Opposition républicaine

Si l’on comprend bien, Moïse Katumbi depuis la Belgique, n’a pas changé sa démarche. Il est resté droit dans ses bottes sur son ancrage dans l’opposition républicaine.

C’est dans cette optique que la dernière réunion de Lamuka à Waterloo a opté pour la mutation en regroupement politique.

Une démarche louable mais vu les autres têtes d’affiche de Lamuka, l’équation devient difficile.

Et déjà une guéguerre « d’idéal » non déclarée semble s’installer au sein de Lamuka. Celle-ci tourne particulièrement autour du concept « opposition républicaine ».

Chacun au sein de cette plateforme semble l’habiller à sa manière. Le concept porte plusieurs significations du moment où il est utilisé par Bemba, Fayulu ou par les autres.

Disons-le, si Moïse Katumbi trouve dépassé le combat de la vérité des urnes, Fayulu se considère toujours comme le  » président élu ». Et vogue accompagné de la SG du MLC et de son « frère » Adolphe Muzito.

Le 15 mai dernier à Kisangani au cours d’un meeting, Martin Fayulu a réitéré ses positions.

« Il n’a pas l’onction du peuple, on ne peut pas continuer avec cette crise de légitimité, on doit l’arrêter. C’est pour cela, j’ai dit à Monsieur Tshisekedi qu’il doit démissionner. C’est pourquoi j’ai dit ici à Kisangani, qu’il doit divorcer de Kabila. Le peuple ne l’a pas élu et il n’a pas cette onction là », avait insisté Martin Fayulu.

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Un seul regroupement mais plusieurs voix

Une vraie dissonance! Et derrière celle-ci, les autres fondateurs de Lamuka, hormis Katumbi bien sûr.

Ce dernier prône pour un rapprochement entre Félix Tshisekedi et Martin Fayulu. Avis que ne semblent pas partager les autres lamukistes.

Leurs partisans sont montés au créneau pour fustiger les propos de Katumbi.

Sur les plateaux de la RTVS-1, de Canal Kin et CCTV, des larges tribunes sont offertes aux opposants à cette démarche.

Nul besoin d’être tri-docteur agrégé en sciences politiques pour voir que Lamuka n’a plus la même consonance. Ici, chaque fondateur y va de son latin.

Nul besoin d’être un devin pour prédire le futur proche de cette plateforme genevoise relookée à Bruxelles.

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Une course effrénée au pouvoir

Les principaux leaders sont en guerre de positionnement et chacun veut reprendre la main.

L’arrivée de Katumbi et les annonces faites de Bemba et Nyamwisi illustrent cet état de chose.

Tous ont promu une tournée dans les provinces mais pourquoi faire ?

Et dire qu’à l’arrivée de Katumbi, Fayulu a dû interrompre sa tournée à Kisangani pour aller au Vatican.

Venant d’un non catholique, cela suscite bien des interrogations. Surtout qu’aucune demande d’audience avec le pape n’était en cours.

La perspective du titre de porte-parole de l’opposition est dans la tête de tous ses fondateurs de Lamuka. Ses postures contradictoires illustrent cette course effrénée du pouvoir.

Ici, beaucoup sont prêts à vendre chèrement leur peau pour occuper ce poste.

Être numéro un des opposants, n’est ce pas une noble fonction? Et dire que Tshisekedi Étienne ne l’a jamais demandé.

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Thierry Bishop Mfundu

1 Comment

  1. A vous lire M. MFUNDU, l’on s’interroge si ce que vous avez écrit est votre souhait ou la réalité que nous observons tous.
    En effet, dès le début de LAMUKA, KATUMBI a toujours été proche de M. TSHILOMBO, cela n’est un secret pour personne, c’est compréhensible puisqu’il doit rentabiliser son investissement effectué sur l’UDPS et ses dirigeants. Et cet argent qu’il distribuait n’était pas de lui mais d’un Club d’investisseurs qui lui demandent des comptes.
    Mais, pour le reste de LAMUKA, tant que le deal FCC-CACH est respecté par M. TSHILOMBO, la vérité des urnes demeurera un objectif, ce d’autant que le FCC tient la majorité des institutions avec la complicité de l’occupation rwandaise.

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