UDPS: le déclin d’un mythe politique

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UDPS

La nomination d’Augustin Kabuya au poste du SG de l’UDPS par JM Kabund ne fait pas l’unanimité. Si Péter Kazadi parle d’une entorse, Jacquemin Shabani, lui, évoque une blague de mauvais goût.

Les derniers troubles qui ont eu lieu entre les partisans de Kabund et ceux de Shabani, ont laissé un arrière goût de déliquescence dans l’opinion.

Ils ont posé les jalons pour un déclin de ce parti, devenu (presque) un mythe politique.

Étienne Tshisekedi devrait se retourner dans sa tombe en ce moment. Voir comment s’ effrite le parti grâce auquel il a mené son combat…3 décennies durant!

Bravant la mort, les humiliations, les relégations… et emprisonnement divers. Ce, pour l’avènement d’un État de droit en République démocratique du Congo.

Ce parti, jadis fer de lance et fierté de l’opposition congolaise n’existe désormais que de nom… ou plutôt de réputation!

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Aux origines du declin

Le départ, non anticipé, du sphinx de la présidence du parti a d’abord fragilisé la cohésion entre cadres. Ce, avant de voir plusieurs d’entre eux quitter le parti et créer d’autres « UDPS ».

A côtés de cela, une importante main mise de sa famille proche, favorisant la léthargie.

La nomination de Félix Tshisekedi au poste de président de l’UDPS a redonné un peu d’espoir. Espoir de courte durée…malheureusement pour ce parti.

Car son retrait « temporaire » à ce poste après son élection à la tête du pays, a renoué avec les vieux démons de division.

Obligé de se conformer à la Constitution, il signe le 22 janvier un « mandat spécial » à Jean-Marc Kabund A Kabund, SG de l’UDPS. Il lui confère la présidence intérimaire du parti.

Ainsi ce dernier peut user de toutes les prérogatives reconnues au président du parti. Et ce, jusqu’à la fin de son mandat à la tête du pays.

Or cette disposition n’existe nulle part dans les statuts. C’est le nœud de tous les problèmes, actuellement.

Même si dans une récente déclaration, Augustin Kabuya voit plus une course de positionnement.

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Diverses interprétations des statuts

L’élection de Felix Tshisekedi à la tête du pays a mis l’UDPS est dans une situation inattendue. Il est mis dans une disposition statutaire a laquelle, il ne s’est pas prêt préparer.

Étrange pour un parti politique qui depuis plus de 30 ans lutte pour la conquête du pouvoir. Ce qui donne naissance à la guéguerre des interprétations… souvent motivées par des intentions peu orthodoxes.

Pour Jacquemin Shabani et ses partisans, l’application de l’article 26 des statuts est la celle voie de sortie de crise. Cet article stipule :

« En cas de démission, d’empêchement définitif, d’expiration de mandat ou d’interdiction d’exercer du président du parti, un directoire, composé du président en exercice de la Convention démocratique du parti, du secrétaire général du parti et du président de la commission électorale permanente du parti, assume son intérim pour un délai ne dépassant pas 30 jours, au cours duquel il est tenu de convoquer une session extraordinaire du congrès en vue de l’élection d’un nouveau président du parti. Les décisions pendant l’intérim doivent être prises par consensus ».

D’où pour Jacquemin Shabani,  » le Directoire s’installe de fait. « 

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L’article 26 ne s’applique pas pour un empêchement temporaire

Du côté d’Augustin Kabuya, le nouveau SG de l’UDPS ce n’est pas la même analyse.

Pour lui, l’article 26 des statuts ne s’applique qu’en cas d’empêchement définitif du président. Or nous sommes dans le camp d’un empêchement temporaire.

« Puisque le mandat du président de la république est de 5 ans, renouvelable une fois, » assure-t-il.

Pour cela, il s’appuie sur la jurisprudence Tshisekedi.

En effet, alors qu’il était malade en 2007, le président Etienne Tshisekedi
Il est allé aux soins en Europe.Il y est resté trois ans durant et n’est revenu qu’en 2010.

« l’UDPS n’a organisé ni Congrès ni directoire pour le remplacer…
L’article 26 ne s’applique pas pour un fonctionnement temporaire
« , tente-t-il de rassuré.

Même son de cloche du côté de Simon Kalenga, Secretaire National et chargé du département communication.

« Dans le cas présent, poursuit-il, l’empêchement de Félix est temporaire, pas définitif. Cet article 26 ne s’applique pas en ce moment-ci« .

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Vice de procédure

Rappelons ici que la Convention Démocratique du Parti n’a pas été convoquée pour ces différentes nominations… à problème.

Cet organe est mis en place par la présidence du parti. C’est à ce titre là que le président Félix Tshisekedi avait pris deux décisions:

la première désignant les membres de la composante des représentants. la seconde convoquant la session de la CDP.

L’exécution de cette convocation était confiée au directeur de cabinet du président du parti.

C’est lui qui va notifier aux différentes composantes le jour et le lieu de la tenue de cette première session de la convention.

Il s’avère que la nomination d’Augustin Kabuya n’a pas régler le problème.
Bien pire, il l’a rendu plus complexe.

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Thierry Bishop Mfundu

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