Félix Tshisekedi vient de nommer le Professeur Ilunga Ilunkamba au poste de premier ministre. Il succède ainsi à Bruno Tshibala qui a déposé sa démission dans la matinée.
L’ordonnance a été rendue publique ce lundi 20 mai en direct à la RTNC, sa grande surprise. Précisons que depuis un certain temps, son nom circulait déjà sur les réseaux sociaux.
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Parcours de ce fidèle lieutenant de Kabila
Docteur en sciences économiques appliquées depuis 1979, le Professeur (UNIKIN) Ilunga Ilunkamba n’est pas un novice en politique.
Ce septuagénaire est un « vieux routier volet expertise » de la politique depuis plus de 40 ans.
Il a occupé plusieurs postes, entre autres:
- Directeur de cabinet du Ministre du Plan (1979-1980);
- Directeur de la Coopération et des Relations Internationales au Rectorat de l’Université Nationale du Zaïre (1980-1981);
- Secrétaire d’état à l’Economie, Industrie et Commerce Extérieur (1981-1983);
- Secrétaire d’état au Plan (1983-1984);
- Secrétaire d’état au Portefeuille (1984-1986);
- Conseiller Principal ECOFIN à la Présidence (1986-1987);
- Secrétaire d’état au Plan (1987-1990);
- Ministre du Plan (1990);
- Ministre des Finances en 1990.
Il revient aux affaires en 2003, comme Secrétaire Exécutif du COPIREP, Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises du Portefeuille de l’État (COPIREP).
Il assume cette fonction jusqu’en 2014 avant sa nomination à la tête de la SNCC.
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Un technocrate vertébré pour remplacer un premier ministre de parade
Comme dit plus haut, il remplace à ce poste Bruno Tshibala. Ce dernier est un débauché de l’UDPS, lors de l’accord de la CENCO.
N’ayant aucun charisme, Bruno Tshibala a fonctionné comme une coquille vide.
Aucun projet ni aucune vision de la politique générale du pays, Bruno Tshibala s’est fait remarquer pour ses diatribes familiales.
Bagarres entre les membres de sa famille à la primature, vol de son argent à domicile puis en mission à Mbuji Mayi, etc.
Sans aucune autorité, il assistait comme tout congolais à des nominations des ministres à la télé.
Il y avait même, au sein de son gouvernement, des ministres plus puissants que lui.
La dernière humiliation en date est celle d’il y a peu à la cathédrale Notre Dame, lors des obsèques de Maitre Liyolo.
Le protocole a préféré le candidat malheureux Martin Fayulu en termes de prééminence pour le dépôt des gerbes des fleurs.
Le comble pour lui est d’avoir travailler 5 mois sous la direction de Félix Tshisekedi, qu’il traitait jadis de novice en politique.
Son seul mérite est d’avoir organiser les élections présidentielle et législatives sans financement extérieur. Et là encore, il y a lieu de relativiser.
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Ilunga Ilunkamba, des défis gargantuesques
Sylvestre Ilunga est plus technocrate que politicien. Et, plusieurs estiment déjà que son profil est adapté pour le contexte politique actuel.
En d’autres termes, il offre des gages de compatibilité avec les engagements extérieurs et les contraintes internes du Chef de l’État.
« Ce Prof d’économie présente donc l’étoffe nécessaire pour traduire en acte, les « contrats » du Chef de l’Etat aussi bien avec les partenaires traditionnels de la RD que les nouveaux« , si l’on en croit un cadre du FCC.
Ce nouveau premier ministre va sûrement arranger les affaires du Président Félix Tshisekedi.
Lui qui était acculé de toute part pour nommer un Premier Ministre.
Sylvestre Ilunga aura la lourde charge de conduire la reforme de l’État dans sa nouvelle configuration.
Autant des défis l’attendent dont le premier est surtout le social des congolais.
C’est la base du programme de Gouvernance du Chef de l’État. Le plus dur est donc passé, il reste maintenant la formation du Gouvernement.
Une autre paire de manche quand on connait les enjeux et la guerre des positionnements dans les états majors politiques.
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Thierry Bishop Mfundu