Le chef de la diplomatie française, Yves Le Drian, est attendu à Kinshasa pour renforcer la coopération entre la RDC et la France.
Il arrive ce le lundi 20 mai pour « renforcer la coopération » et un « réengagement concret de la France envers la RDC. »
Oui c’est lui là même qui a contesté la victoire de Félix Tshisekedi aux élections de décembre 2018. Il l’a qualifiée de » compromis à l’Africaine. »
Ce qui confirme bien cet adage du Général De Gaule: » Les États n’ont d’amis que leurs intérêts. «
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Vive la coopération Nord – Sud
Après des mois des passifs, l’heure est venue au rapprochement entre la RDC et ses partenaires dits » traditionnels « . Celui qui osera contester, y trouveras matière à s’en formaliser.
Dans les relations internationales, le niveau d’un pays est aussi reconnu par les hôtes qu’il reçoit.
Ici on ne peut qu’observer que la RDC est devenue fréquentable… L’heure de la vérité des urnes a été renvoyée aux calendes grecques.
Plus personne donc ne pourra s’immiscer dans les questions électorales, Félix vient de briser le mur Schengen.
D’abord en réouvrant la maison Schengen puis en recevant les hôtes des marques de cet espace.
Comme la femme prostituée aux pieds du Christ, personne ne saurait donc lui jeter une pierre.
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Rétablissement du pont avec les capitales occidentales
Pour le coup, un balai diplomatique d’officiels américains, belges, norvégiens et…les irréductibles français.
Leurs arrivées sonnent comme un gong de la nouvelle orientation diplomatique de la RDC, un succès diplomatique.
Un succès personnel du Chef de l’État qui, rappelons-le, est sans Ministre des Affaires Étrangères. Donc, c’est succès est bien mérité.
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Un hic tout de même
La coopération exige des partenaires un certain compromis face aux problèmes qui se posent.
Or pour les congolais en général, il n’y a pas de coopération sans bénéfice pour le pays.
Et sans verser dans un nationalisme à la Mzee Kabila, il ressort clairement que traiter avec les occidentaux a toujours été sujet à caution.
Leurs structures de coopération relèvent pratiquement d’une gymnastique paradigmatique.
Leurs promesses telles que celles de leur ancêtre César parviennent difficilement dans l’assiette de ce paysan de Faradje.
Il est un fait que nos dirigeants ne sont pas exempts de tout reproche dans la gestion des capitaux issus de cette coopération.
La gestion des déchets ménagers dans la ville de Kinshasa avant et après l’Union européenne, illustre cet état de chose.
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Éviter le siphonnage de nos ressources
Il faut dire que la plupart de projets financés par les occidentaux en RDC ont été des stratagèmes pour mieux piller nos ressources.
« On vous donne 1 école pour 1000 diamants, » aimait bien dire le feu professeur Marc Ilo de l’IFASIC.
Des projets clés en main se sont révélés être des éléphants blancs, comme les parc agricole Bukanga Londjo.
Mon aîné Karl Nawez nous rappelle que Mobutu qui savait de quoi il parlait, y allait souvent de cette formule restée célèbre:
» un franc belge d’investi au titre de la coopération en rapportait quatre à la Belgique! «
Pour survivre dans ce nouveau paysage diplomatique, Félix Tshisekedi doit faire preuve de pragmatisme.
Il doit redéfinir les contours de cette coopération au regards des besoins des congolais.
Ici le slogan » le peuple d’abord « doit implicitement y faire droit.
C’est ce que le peuple congolais attends de Muanda à Faradje et de Zongo à Sakania.
Et dire qu’ » aux pouvoirs biens nés, le développement n’attends point le nombre des mandats. » Cette apostrophe revisitée de corneille doit servir de marqueur « motivateur ».
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Thierry Bishop Mfundu