Retour de Sindika: doit-on passer l’éponge sur ses déboires judiciaires?

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Depuis mardi 07 mai, Sindika Dokolo séjourne à Kinshasa. Il a même été reçu par le chef de l’État, samedi 11 mai.

Le coordonnateur du Mouvement citoyen « Congolais debout », a assuré à Felix Tshisekedi de son soutien pour la consolidation de l’état de droit.

Cet état de droit parlons-en:

En date du 7 juillet 2017, Sindika Dokolo et son frère Luzolo Dokolo avaient été condamnés à 12 mois de servitude pénale principale et au paiement des dommages et intérêts de 15.000 $.

Ils ont été accusé dans une affaire qui les opposait à la succession Kusuamina devant le Tribunal de paix de Kinshasa/Assossa.

Ils étaient poursuivis pour faux en écritures et usage de faux dans l’acquisition des biens immobiliers de la succession Kusuamina à travers leur société SOKIDET.

Cette condamnation n’a jamais été exécuté et Sindika Dokolo, se fait passer depuis pour un défenseur du bien être des congolais. A se demander si son retour est un cassus beli de son dossier judiciaire ?

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Une affaire politique ou pénale?

Sindika Dokolo, présenté comme opposant à Joseph Kabila, avait accusé l’ancien régime d’avoir organisé cette condamnation.

Il avait déclaré à l’Agence Reuters qu’il dénonçait le verdict prononcé par un tribunal de la capitale Kinshasa. Considérant qu’il s’agissait d’une décision politique.

« On n’essaie même plus de sauver les apparences… j’ai l’impression que monsieur Kabila a pris exemple sur son voisin monsieur Nkurunziza, dans le cadre de sa stratégie de rester au pouvoir éternellement. Comme ma Constitution m’y invite, j’ai décidé de faire ce que je pouvais pour lui faire barrage…  » s’était-il plaint.

Interrogé par RFI sur la même affaire, le mari de Isabel Dos Santos, avait déclaré:

« Ce qui me choque beaucoup, c’est que j’ai l’impression que l’on a franchi une nouvelle étape dans la culture politique en RDC (..) Il semble que Kabila et le service de renseignement ne soient plus préoccupés par les apparences« .

L’homme d’affaires avait également déclaré être déjà acquitté dans une situation identique.

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Une brouille des années 80

Et pourtant, l’affaire ester en justice date d’une brouille des années 80. Ce, entre les parents Dokolo et Kusuamina.

Cette affaire avait été portée en justice par la gestionnaire statutaire de SOKIDET Sarl, Yvonne Kusuamina. Elle tentait de récupérer leurs biens immobiliers spoliés par des inconnus.

Et pourtant, la succession détenait tous les certificats originaux desdits biens meubles et immeubles.

Ces biens consistaient en plus de six maisons à usage commercial ainsi que des terrains disséminés à travers la ville de Kinshasa.

L’un de ces terrains, situé sur la 12ème rue industrielle à Limete, a été morcelé en plus de trente parcelles.

Les enquêtes menées sur réquisition de la succession Kusuamina vont déboucher sur Sindika Dokolo et son frère Luzolo Dokolo.

Ceux-ci disaient détenir des titres de propriété de ces biens immobiliers.

Ils les auraient obtenus au terme d’une transaction faite avec la SOKIDET qui, cependant, n’en avait pas souvenance.

Un rapport judiciaire d’enquête daté du 14 mars 2014 renseigne, en effet, que les deux fils Dokolo se sont plutôt fait établir des certificats d’enregistrement des parcelles litigieuses.

Et ce, en leurs noms respectifs, et cela en l’absence de la moindre démarche officielle et légale. Ce qui pouvait faire d’eux les propriétaires de ces biens.

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Une affaire toujours pendante

Les avocats des Dokolo avaient interjeté appel après leur condamnation.

L’affaire semble restée pendante devant les cours et tribunaux. Cependant, personne au Tripaix d’Assossa n’était disponible pour nous renseigner sur la situation actuelle. Nous y reviendrons!

Bien que la RDC est dans un moment de recherche de la cohésion nationale, cela n’empêche pas la justice de faire son travail.

Sindika Dokolo doit donc comme tout congolais faire face à une justice équitable et égale pour tous.

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Thierry Bishop Mfundu

1 Comment

  1. Dans ce pays qui est le nôtre, d’aucun se demande qui a spolié quoi depuis le 30 juin 1960 que le belge a donné l’indépendance. Même la communauté humbu-teke lève la voix sur leurs terres ancestrales de Kinshasa. On a même ces grecs etc qui clament avoir été spoliés parfois sur des biens avec origines litigieuses.

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