L’incendie de Notre Dame de Paris et le naufrage de Kalehe sont deux catastrophes pour l’humanité. Loin de nous l’idée de faire une comparaison sur le degré de solidarité universelle.
Est-il qu’ici, il y a eu plus de 150 morts sur le lac dans une indifférence totale.
Le poète Latin Ovide n’avait pas tort de dire: « Tant que tu seras heureux-riche- , tu compteras beaucoup d’amis . Que le ciel s’obscurcisse et tu seras tout seul » .
Cet adage est vrai quand on sait que quelques heures après l’incendie de Notre Dame, près de 700.000.000 de € ont été récoltés.
Il y a de quoi faire pleurer les rachitiques Sud soudanais qui n’ont besoin que de 1$ par jour pour vivre.
Non, nous ne minimisons pas Notre Dame: un patrimoine de l’humanité, un joyau d’architecture, etc. Nonobstant ces gargouilles aux formes démoniaques et obscènes (pour certaines).
Ne dit-on pas qu’ils protègent ce haut lieu du christianisme, qui reçoit plus des touristes que des pratiquants.
Des figurines des démons qui protègent un temple chrétien contre d’autres démons ? Ça doit être la théorie de l’électricité: » deux corps de mêmes natures se repoussent. «
Mais bon Dieu ! C’est une vieille bâtisse, croulante, etc.
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Deux catastrophes, deux types de solidarité
Pas besoin d’être Docteur en relations internationales pour observer le grand fossé dans rapport de solidarité entre les deux catastrophes.
D’un côté, il y a un salve d’hommages assortis de preuves de solidarité, en espèces et en nature.
De l’autre côté, une solidarité a minima, à la suite du catastrophe sur le lac.
Seuls 1000 gilets offerts par le président de la république, ainsi qu’une promesse de construction de 4 ports.
Et puis plus rien, même pas un mot des gouvernements rwandais et ougandais voisins.
Des fleuves des larmes à l’échelle mondiale -y compris en RDC- pour la tragédie de Notre Dame.
» Je suis Notre Dame de Paris » peut on lire dans les profils d’un certain Mbumba Jean Noël.
Pour la tragédie de Kalehe, de larmes à peine voilées et qui sont vite essuyées.
Or les deux sinistres se sont suivis à quelques heures près.
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Les morts de Kalehe, oubliés de l’histoire
Il y a sans doute aucune raison pour justifier les deux poids, deux mesures.
Est-il que la tragédie du plus fort est toujours la meilleure. Dans l’échelle de solidarité, on est très loin de Mac Luhan et de son village planétaire.
Pour Kalehe, c’est un village mais local. On est bel et bien loin de la loi de la mort kilométrique propre aux journalistes.
Ici, c’est le critère intérêt qui prime sur la densité événementielle.
Comparez Kalehe à Paris c’est faire oeuvre utile pour expliquer les 300 ans de la colonisation occidentale.
Ici, seule la loi du plus fort peut tout expliquer, tout justifier, etc.
Si à Paris, ce sont des bois et des statues qu’on ramasse, ici, ce sont des corps d’hommes, des femmes et d’enfants.
Oui des corps des gens qui ont quitté leurs foyers et qui ne reviendront plus. Laissant derrière eux: des orphelins, des veufs, des veuves…
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Thierry Bishop Mfundu