Insécurité à Beni: « Monsieur le président on ne promet plus, on agit! »

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Arrivé ce mardi 16 avril à Béni, le président de la république a une fois de plus promis de combattre les groupes armés.

Nous avons jugé bon de nous déplacer à Beni pour nous rendre compte de la situation sécuritaire et de la maladie à virus Ebola. Nous allons disponibiliser tous les moyens possibles pour mettre fin à l’insécurité et à Ebola”, a-t-il rassuré.

Encore une énième promesse qui vient s’ajouter à celle déjà faite pendant la campagne électorale.

Devant les coups de machette, les égorgements, les meurtres et enlèvements, les promesses seules ne suffisent pas. Il conviendrait maintenant d’agir. De poser des actes qui augurent un changement de la situation sécuritaire.

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Relève des troupes en place dans cette partie du pays

Le président a également promis que les anciennes troupes militaires et policières seront remplacées par des nouvelles.

Or il s’avère qu’avant de partir pour Béni, le président avait déjà tous les documents en main.

Qu’est ce qui lui empêche de prendre des mesures au lieu de faire encore des promesses qui risquent de s’avérer fallacieuses?

Quand on est président, on agit, on décide… Le peuple est déjà fatigué par cette situation qui date.

Les tenants et les aboutissants sont certes connus. Mais sans que personne ne soit sanctionnée.

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Les FARDC au banc des accusés

Plusieurs rapports accusent les responsables de l’armée d’être de connivence avec les groupes armés. Ils sont accusés de les entretenir et de leur vendre des équipements militaires.

Le cas le plus flagrant est celui du Général Amisi Kumba dit Tango fort. Il a été accusé par l’ONU de la vente du matériel de guerre aux groupes armés.

Il vient aussi d’être indexé par une nouvelle enquête de Human Right Watch et de Greenpeace sur la vente des titres forestiers.

Mais curieusement c’est la même personne qui est déléguée par le chef de l’État à l’Est pour sensibiliser les troupes.

Plusieurs ONG, notamment la CIDDHOPE accusent les FARDC et leurs responsables d’être à la base de l’insécurité.

« Le  problème viendrait du manque de volonté du commandement militaire de la région. Au coeur du conflit, il y a le soupçon permanent d’une collusion. Voire d’une complicité de certains responsables de l’armée avec les groupes armés et notamment avec les ADF ougandais. Les importantes ressources minières, mais aussi de bois dans la région, attisent les convoitises des différentes rébellions pour assurer leur subsistances. Mais aussi des hauts gradés de l’armée régulière, qui prélèvent sur ces trafics de confortables commissions, » peut-on lire dans un rapport de cette ONG.

L’ONG propose donc de « relever sans délai plusieurs Colonels, dont le Colonel Tippy Joseph Ziroziro, Commandant de la 31ème brigade. Et tous les officiers militaires ainsi que les hommes des troupes du 1er secteur militaire dont la défaillance est manifeste ».

Enfin, pour plus d’efficacité sur le terrain, le CIDDHOPE souhaite l’envoi de militaires des unités de réaction rapide.

Le président doit passer de la parole aux actes en prenant des mesures appropriées pour élaguer l’insécurité.

Promettre c’est bien mais agir c’est mieux.

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Thierry Bishop Mfundu

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