Élections des gouverneurs et sénateurs : quand le scrutin indirect rime avec immoralité

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Sauf imprévu, l’élection des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs se tiendront le 26 mars prochain.

Elle sera organisé au suffrage universel indirect. Ce scrutin fait déjà polémique au sein de l’opinion.

Plusieurs s’interrogent sur la crédibilité des votants à cause des soupçons de corruption généralisée.

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Député provincial : un métier très lucratif

Plusieurs raisons expliquent cette méfiance. Il y a d’abord, les allégations liées à la corruption.

Plusieurs candidats ont dénoncé la corruption qui gangrène dans le chef de certains députés provinciaux. Ces derniers sont accusés de monnayer leurs voix aux grès des circonscriptions électorales.

Victime de cette forfaiture, Vidye Tshimanga, Adam Bombole et Jolie Nkenda ont dû jeté l’éponge.

Un siège de sénateur pour Kinshasa se négocierait jusqu’à 100.000$. Un montant multiplié par 10 par rapport à la législation antérieure.

Alors qu’au Nord Ubangui ou au Sankuru, il faut moins de 5000$.

Donc pour obtenir 1 siège de sénateur à Kinshasa, il faut débourser 400.000$. Soit 100.000$ par député provincial.

Donc un député provincial de Kinshasa peut toucher jusqu’à 400.000$ pour donner sa voix aux 4 sénateurs à élire dans sa circonscription.

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Un vrai business super lucratif

Quand on sait que les députés provinciaux ont été élus moyennant rien par les électeurs. Et dire que les mêmes sénateurs corrupteurs iront contrôler l’exécutif.

De quoi susciter des doutes sérieux sur leur crédibilité.

Ainsi, les motions de défiance non abouties envers des ministres trouvent leurs sources ici.

Les corrompus courent tellement nos assemblées que l’on peut organiser tout un marathon pour eux.

Et dire que les institutions législatives doivent être représentatives du pays.

Ici, on est en plein milles et une nuit. Une telle corruption mise à nue sans que ses auteurs ne s’offusquent, est un vrai recul en termes de démocratie et d’éthique.

L’on apprends à nos enfants que la corruption est un fait social normal et ordinateur.

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Retour au suffrage direct

Plusieurs langues s’élèvent déjà pour réclamer pour réclamer une révision constitutionnelle.

Celle-ci doit consacrer le retour au suffrage universel direct pour le vote des gouverneurs et sénateurs. Ce mode aura l’avantage de limiter la corruption.

Même le plus farouche des corrupteurs ne saurait corrompre les habitants de toute une circonscription électorale.

Alors qu’il lui est peut être possible de corrompre 42 députés provinciaux de Kinshasa.

Qui pourra par exemple corrompre les millions d’électeurs du district de la Tshangu? Même avec des millions des dollars, il n’en serait rien.

Dans ce jeu de corruption, le corrupteur tout comme le corrompu sont tous coupables.

Et une conscience vendue est prompte à toutes les compromissions.

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Thierry Bishop Mfundu

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