Les élections de 2018 semblent toujours faire la une des infos outre-atlantique. L’un des farouches contestataires des résultats publiés par la CENI, vient d’y revenir.
Il s’agit de Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères. Ce dernier avait vivement critiqué les élections du 30 décembre. Il avait en effet pris fait et cause pour le candidat Martin Fayulu.
Après les félicitations officielles de Macron, son président, il s’est rétracté.
Non seulement Macron a reconnu les résultats de ces élections mais il a aussi sollicité la réouverture de la maison Schengen.
Le Drian estime lui que les élections du 30 décembre dernier se sont achevées par « une espèce de compromis à l’africaine. »
Une expression politisée teintée d’un arrière goût colonialiste. Il l’a déclaré lundi 04 janvier lors d’une intervention sur RFI.
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Le Drian : des positions aux contours flous
S’agissant d’une une éventuelle contradiction entre la position de la France vis à vis du Venezuela et de la RDC. La fermeté affichée par la France face à Nicolas Maduro au Venezuela et la reconnaissance par Paris de Félix sont incomparables.
Les deux faits ne doivent pas être comparés ni recoupés, selon lui.
« L’élection s’est achevée finalement par une espèce de compromis à l’africaine. Je ne vois pas pourquoi on le remettrait en cause aujourd’hui. M Tshisekedi est devenu président dans une configuration très particulière et propre à la République du Congo« , a-t-il précisé.
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Incompatibilité des résultats
Au début, Le Drian avait estimé que la victoire de M. Tshisekedi n’était « pas conforme » aux attentes, au vu des résultats partiels. Or il s’avère que l’opposant Martin Fayulu n’avait pas reconnu les résultats de la CENI.
Il a même qualifié ces résultats de « putsch électoral » de Joseph Kabila en complicité avec M. Tshisekedi.
C’est ce que semble indiqué le politicien français. Il ne semble pas toujours acquiesçait la défaite de Fayulu.
Les résultats publiés par la CENCO lui servant d’alibi. Mais le soutien de Macron au nouveau pouvoir lui laisse un goût amer.
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Rétropédalage ou acharnement?
Face à ces termes diplomatiques alambiquées, il semble que Yves Le Drian veut faire passer un message.
L’homme connu pour ses positions tranchées n’en démord pas. Tel un pitbull, il tient à son os.
D’où, peut-être, son rétropédalage, saugrenu soit-il.
« Sur l’élection dans la République Démocratique du Congo, j’ai fait observer que les résultats ne semblaient pas correspondre à toutes les informations que l’on pouvait avoir par ailleurs de sortie des urnes. J’observe que je n’étais pas le seul puisque l’Union Africaine a fait la même déclaration en s’interrogeant même sur la nécessité de recompter les bulletins« , a souligné M. Le Drian.
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Ingérence occidentale : une particularité « Le driantesque »
Les ingérences occidentales dans les affaires internes des États ne datent pas d’aujourd’hui.
Une disposition reprise dans plusieurs chartes dont celle de l’ONU et de l’UA.
Certains pays occidentaux considèrent encore les pays africains comme leur colonie.
À l’image de Le Drian qui se prend encore pour Savorgnan De Brazza devant Makoko à Mbe.
Or les temps sont bien révolus. Cette situation est dénoncée par les autorités congolaises.
Du haut de l’Assemblée générale de l’ONU, le président Kabila avait fustigé cette attitude néocolonialiste.
Élan d’ailleurs manifesté par la cour constitutionnelle qui a publié les résultats du présidentiel malgré la lettre de l’UA.
Un véritable camouflet pour les partisans de l’ingérence.
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Thierry Bishop Mfundu