Les élections du 30 décembre prochain sont reportées au mois de mars pour les circonscriptions de Beni, Butembo et Yumbi.
L’annonce a été faite ce mercredi 26 décembre par une décision de la centrale électorale.
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Incidents meurtriers à la base du report à Yumbi
Si pour Yumbi, les élections sont reportée pour cause des tensions « persistante », ce n’est pas le cas pour Beni et Butembo.
Ebola et la persistance des groupes armés sont à la base du report à Beni et Butembo.
Étant donné que les élections impliquent le déplacement des populations, la CENI craint la propagation de l’épidémie.
Pour rappel, depuis le début de l’épidémie à virus Ebola, le cumul des cas est de 583, dont 535 confirmés et 48 probables.
Au total, il y a eu 354 décès (306 confirmés et 48 probables).
La question qui se pose est celle de savoir pourquoi la CENI a opté pour un trimestre.
Le gouvernement aura-t-il réussi a éradiquer l’épidémie et de l’insécurité dans les 3 mois?
Pourtant, il y a peu, Corneille Nangaa persistait et signait: » les élections auront lieu dans toute l’étendue du territoire sans un jour de report. »
Même le ministre de la santé avait rassuré :
« Les élections vont bien se passer. Je crois qu’il n’y aura pas des problèmes liés à l’épidémie d’Ebola. Les gens pourront aller primer leurs choix en toute confiance, en toute sécurité toute les mesures de sécurité sanitaires seront prises pour qu’il n’y ait pas de risques particuliers de propagation de la maladie », avait martelé ministre Ilunga.
Malgré ces assurances, la CENI trouve une énième raison de reporter les élections.
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Plusieurs réactions contre cette décision
Beaucoup des voix se sont élevées pour dénoncer ce report des élections dans les 3 zones précitées.
Martin Fayulu met en garde la CENI de reporter les élections à Beni.
« Je mets en garde la @cenirdc contre toute tentative d’annuler les élections à #Beni ville, Beni territoire et #Butembo.
Le prétexte d’Ebola est fallacieux car il y a bien eu campagne dans ces contrées. C’est une énième stratégie pour détourner la vérité des urnes. #RDC, » écrit Martin Fayulu sur son compte tweeter.
Même réaction du côté de l’église Catholique où la CENCO dénonce un agenda caché.
« Comment expliqué que dans la même région il y a eu un mois de campagne électorale sans que la maladie ne soit évoqué. Pourquoi attendre seulement à moins de quatre jour du scrutin.
La CENI doit avoir un autre agenda, » s’exclame Mgr Fridolon Ambongo.
La MP quant à elle se dit comprendre la positon de la CENI. Elle exhorte le peuple à attendre sereinement le jour du scrutin et de la proclamation des résultats.
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Nangaa, entre confusion et ambiguïté
Selon Corneille Nangaa, la publication des résultats définitifs aura lieu le 15 janvier. Le nouveau président prêtera serment le 18 janvier.
Or il s’avère que 1.247.600 électeurs vont élire en mars un président déjà élu. Ce qui est absurde!
Car comment expliqué que certaines circonscriptions votent en mars mais en janvier le nom du nouveau président sera connu.
C’est tout de même bizarre.
Or ces circonscriptions peuvent à elles seules basculer le vote. Elles comptent à elles seules 1.247.600 électeurs, soit 3% de l’électorat.
Comment le président de la CENI va-t-il se justifier lorsque les résultats du mois de mars vont faire pencher la balance ?
Voilà une question qui vaut son pesant d’or.
Si l’on voit bien, l’épidémie d’Ebola ne peut pas justifier le report des élections.
La situation sur terrain est assez stabilisé et l’épidémie est dans sa phase de terminaison.
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Thierry Bishop Mfundu