Les entrepôts de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ont une fois de plus fait l’objet d’une attaque criminelle. Cette fois-ci, à Beni-ville dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 décembre, par des miliciens non autrement identifiés.
Cette attaque, la deuxième après celle de Kinshasa, a été repoussée par les forces de sécurité présentes dans ces entrepôts.
Cette situation qui va crescendo, doit interpeller au plus haut niveau l’autorité politique. Surtout que les attaques contre cette institution d’appui à la démocratie ne visent qu’à saboter le processus électoral en cours.
Comment comprendre que ces attaques surgissent à la veille des élections ? Que visent-elles concrètement ? A qui profite-t-elles ? Doit-on craindre le pire à moins d’une semaine de la tenue des scrutins électoraux ?
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Un suspect appréhendé
Selon des sources concordantes, l’on parle d’une attaque des miliciens Maï-Maï.
Il était une heure du matin quand les assaillants ont fait leur apparition.
Ils sont venus les uns de la rue qui abrite le bureau de la Radio Muungano Beni. D’autres assaillants sont venus de la rue menant vers le rond-point Rasta.
Un accrochage a eu lieu entre la garde commise à ce dépôt et les miliciens.
Les assaillants ont pris la fuite par la direction de Kalau selon les sources militaires.
Dans leur fuite, ils ont abandonné une arme blanche (un couteau).
Un suspect a été arrêté après l’attaque. Il s’agit d’un certain Paluku Musa.
Il a été acheminé au cachot de l’État-major de la police nationale congolaise.
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Un docteur et son ambulancier échappent à la mort
Une ambulance de la clinique « La Brèche » a essuyé des tirs lors de cet affrontement.
Le Docteur Wesley Lumika ainsi que son ambulancier Muyisa ont été pris dans cet affrontement. Ils sont sortis indemnes.
« Ils revenaient d’une urgence de santé d’une femme enceinte. Heureusement, ils s’en sont sortis sains et sauf en dépit de plusieurs cartouches qui ont sérieusement endommagées l’ambulance.
Cette dernière a été abandonnée en cours de route et jusque ce dimanche matin, ce mini bus était encore sur la route, » selon un de nos contacts à Beni.
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Pourquoi s’attaquer à la CENI maintenant ?
Il conviendrait avant tout propos, de n’écarter aucune piste d’analyse comme le suggère d’ailleurs Henri Mova Sakanyi.
Sur TopCongo FM, Le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur s’est montré dubitatif quant à suivre une orientation d’enquête unique.
La question devra être prise dans son ensemble écologique. Les coupables peuvent donc se retrouver partout et leurs motivations très diversifiées.
Qu’à cela ne tienne, il ne peut s’agir que d’un sabotage du processus électoral. Mais ce sabotage peut avoir plusieurs finalités. On peut rapidement en relever les plus reprises dans l’opinion :
- Empêcher la tenue des élections le 23 décembre ;
- Créer la psychose au sein de la population électrice ;
- Préparer la population à un report chaotique ;
- Justifier un retard ou une acquisition matérielle inexistante.
Il est facile, en effet, que l’on se laisse aller très promptement dans une sorte de théorie du complot. Mais ce qui est sûre, ces attaques sont l’œuvre de gens opposés à la tenue des élections cette année.
En effet, partagée entre un délai difficilement tenable et un financement qui ne suit pas, la CENI pourrait réaliser un miracle. Ce, au grand dam de ses détracteurs et des politiques non prêts à accepter l’alternance prochaine.
Détruire les machines à quelques jours du scrutin serait donc l’option levée pour empêcher la tenue des élections.
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La rédaction