Plateforme Lamuka: une campagne (annoncée) à l’américaine qui rappelle celle d’Oscar Kashala

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Porte-parole de l'opposition

Dans une conférence de presse à Bruxelles, Moïse Katumbi promet de battre campagne pour Martin Fayulu.

“Nous allons nous déployer partout, nous allons faire une campagne à l’américaine, parce que le peuple congolais, cette fois-ci, doit être libéré“, a-t-il déclaré.

Campagne à l’Américaine, l’expression n’est pas de Moïse Katumbi mais bien de Gil Kresseman, Directeur de Soprano, Agence conseil en communication.

Il s’agit d’une campagne électorale menée avec des gros moyens financiers et qui recours à toutes les technologies possibles pour la visibilité du candidat.

Utilisation massive de la publicité, le marketing direct et les meetings se transforment en véritables shows.

Cette expression usée par Moïse Katumbi rappelle aussi celui d’un certain Oscar Kashala.

Candidat aux présidentielles en 2006, il fut cinquième et obtint 3,4%. Il récidiva cinq ans plus tard : cette fois-ci il eut moins de chance car non seulement il clôturait la liste de onze candidats, mais il ne fit que 0,40%.

Pourtant, l’homme avait promis de mener une campagne à l’Américaine par deux fois mais les faits ont démontré les contraires.

C’est vrai qu’il a mené deux fois la campagne mais à la congolaise.

Plusieurs fois il a invoqué des raisons logistiques et politiques qui l’ont empêché de faire atterrir ses moyens de campagne (hélicoptères, podiums, sons et lumières, calicots, banderoles, etc.).

 

3 raisons de l’ascension et de la chute d’Oscar

Ses résultats élevés en 2006 soit 3,4%, il les doit principalement à l’absence d’Etienne Tshisekedi dont le parti politique (UDPS) avait boycotté les élections.

M. Oscar Kashala paraissait comme un homme nouveau ayant en main un CV de plus brillant: Docteur en cancérologie aux USA.

De deux, en 2011 par contre, la présence d’un  » poids lourd » (Etienne Tshisekedi) avait changé la donne. Ses résultats en ont pâti.

Kashala n’ayant aucune base au pays, a inauguré  » une stratégie » de marketing politique unique.

Sa politique a consisté à arriver à la veille des échéances, battre campagne et solliciter les suffrages.

Une fois les résultats publiés, le voilà reparti. L’homme est absent du pays actuellement, tout comme Moïse Katumbi.

 

Fayulu, le candidat de Katumbi serait-t-il le nouveau Kashala?

Rien n’est moins sûre mais est-il que ni Katumbi, ni Bemba n’ont les moyens de leur politique pour soutenir financièrement Fayulu.

D’abord Moïse Katumbi a connu beaucoup des déboires financiers après son exil forcé. Il a dépensé énormément pour le lobbying et pour influencer les politiques restés au pays.

JP Bemba vient tout fraîchement de la prison à la Haye. Il doit aussi se refaire une santé financière avant de s’engager dans une entreprise à quitte ou double.

S’agissant des financements occultes, ils doivent être départager avec Félix et vital.

Sûrement que Fayulu aura une enveloppe mais elle sera minime par rapport à ce auquel il s’attendait.

Un autre point et non le moindre est de populariser le visage de Fayulu qui est très peu connu.

Il devra se rendre dans les coins les plus reculés pour se faire connaître des électeurs, un exercice coûtant et difficile.

Ce qui étonne cependant est que Moise Katumbi n’ait pas songé à organiser un mini-sondage d’opinion dans une circonscription électorale échantillon afin d’évaluer les chances de Fayulu de l’emporter.

S’il le faisait, peut-être verra-t-il qu’il n’a pas le profil d’un présidentiable : sans fief électoral, sans « épaisseur » politique, sans une formation politique qui soit une machine électorale: un seul député national sur près de 2.345.000 Km2.

Même dans ses rêves les plus fous, Fayulu ne devrait pas se voir gagner les élections présidentielles.

Plus réaliste, il se serait présenté aux législatives où il aurait une fois de plus la chance de l’emporter.

A force de s’entêter et de vouloir à tout prix prouver à Kamerhe et Tshisekedi, M. Katumbi gâche les chances de Fayulu à peser dans l’échiquier politique national.

Comme l’a si bien chanté Ferré Gola: okozonga maboko pambaaah! Nzela ekokomela yo molayi, Makolo ekokoma yo kilo eh!

( Tu rentreras mains bredouilles, la route deviendra plus longue pour toi et les pieds vont devenir plus lourds).

 

Thierry Bishop Mfundu

4 Comments

  1. Bonjour,
    Vos articles sont toujours pertinents. Merci de m’avoir rafraîchit la mémoire avec l’histoire vécue de Kashala. Katumbi se fatigue pour rien en utilisant cet accord privé qui n’a aucune valeur juridique. Envers qui ce sont-ils engagés ? Qui était le témoin ?. Les juristes ont-ils fait le toilettage avant la signature?.

    1. Merci à vous aussi de nous accorder votre attention. N’hésitez pas à partager nos articles avec vos proches. Nous sommes à votre service!

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