Fayulu candidat unique: épopée d’un éphémère leadership à la tête de l’opposition

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Candidat unique de l'opposition

Martin Fayulu, voilà un nom qui restera dans les annales comme l’homme qui aurait pu fédérer l’opposition, mais…

Oui, il y a un mais puisqu’il entre dans l’histoire à la fois par la grande et la petite porte: candidat président-candidat unique puis candidat d’un groupe.

Voici l’épopée de celui qui aurait pu être le candidat commun de l’opposition pour les élections de décembre 2018: Martin Fayulu.

 

Le candidat commun par défaut

Tout comme le candidat du FCC Shadary, personne ne pouvait donner une chance à Fayulu alors que les opposants prenaient leur charter pour Genève.

Une dernière réunion après les péripéties de GB chez Kamerhe, à Bruxelles, 2 fois en Afrique du sud.

Le lac Léman doit maintenant servir de cadre propice pour décider de l’avenir du pays.

Déjà 2 têtes émergaient: Kamerhe et Tshisekedi.

Le choix se fera entre les deux par les 7 leaders de l’opposition qui rappellent à l’opinion les 7 patrons de Langa langa stars.

Deux camps se dessinent: le camp Félix ( Fayulu, Moïse Katumbi et Mbusa Nyamwuisi). Le dernier cité n’était pas dans la liste officielle, il a rejoint le groupe directement à Genève.

Dans le 2e groupe: Vital Kamerhe peut compter sur JP Bemba et Freddy Matungulu.

Seul Muzito n’a pas de couleur propre. C’est lui le joker.

Le samedi déjà une fumée grise a prêté une grande confusion dans la salle: le plébiscite de Félix Tshisekedi.

Vite, ce malentendu est dissipé. Et le FCC peut tant soit peut respiré. Ils ont failli de peu tomber sur un gros poisson. Le dauphin peut souffler, aucun requin en vue.

Les travaux continuent sans peine et enfin le dimanche arriva. Et la surprise fut totale, comme celle de ce léopard qui devint Roi de la Forêt.

 

Le choix de Martin Fayulu : entre raison et déraison

Dimanche 11/11, coup de tonnerre à Genève : Martin Fayulu est choisi comme candidat commun de l’opposition.

À Kinshasa, la nouvelle apparaît comme une vaste blague, une mauvaise blague alors.

Mais quand Félix Tshisekedi confirme:  » le changement aujourd’hui c’est Martin Fayulu ». La blague devient une réalité.

À plus de 8000 km de Genève, JM Kabund, SG de l’UDPS qui mobilise les militants à Lingwala sort de son gong :  » pas question de Fayulu ».

Idem du côté de l’UNC, Billy Kambale, communicateur du parti crie à un choix tribal et le rejette.

 

Lundi 12 novembre : journée internationale de retrait de signature

En urgence, les états majors de l’UDPS et de l’UNC se réunissent. Pour les uns à Limete et de l’autre à Kasa vubu.

Pendant ce temps, Martin Fayulu est toujours candidat commun. Mais les échos de Kinshasa ne sont pas bonnes.

Sur l’avenue de l’enseignement à Kasa vubu, les militants de l’UNC sont venus protester contre la signature de Kamerhe. Juste en face de leur interfédéral, il y le siège de l’ECIDE, il n’y a pas grande liesse non plus.

Quelques militants venus sûrement protéger leur siège que saluer la désignation de leur chef.

Au siège de l’UDPS à la 10e rue Limete, le nom de Fayulu est associé à celui de Shadary. C’est Fatshi ou rien.

Des combattants venus en masse demandent à leur leader de retirer sa signature.

Curieusement, une délégation de l’UNC conduit par Billy Kambale et Sele Amba, porte parole adjoint de l’UNC franchisse l’entrée du siège de l’UDPS.

Une déclaration commune est lue aussitôt. Les deux partis ennemis exigent à leur leader de retirer leur signature avant 48 heures.

Est-il que si Pilate s’accorde avec Hérode, le fils de Dieu doit être crucifié.

Vers 17h00, Félix Tshisekedi retire sa signature de l’accord de Genève. Une heure plus tard, Vital Kamerhe fait pareil.

Les deux déclarent se soumettre à la volonté leurs bases respectives.

Martin Fayulu vient de connaître son mandat le plus court avec un CV aussi bien rempli: leader de l’opposition dans moins de 24 heures.

Face à ce qui semble être pris pour une manque de considération en son endroit, Martin Fayulu déclare : « nous accusons Kabila de ne pas respecter le texte alors que nous dans l’opposition nous sommes incapables de les respecter aussi. »

A l’allure où vont les choses, reste plus qu’à conclure que l’opposition partira aux élections « chacune pour soi, Genève pour Fayulu ».

 

Thierry Bishop Mfundu

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