La liberté de presse se porte bien en RDC. Après Peter Tsiani, le journaliste de congoprofond.net, Petit Ben Bukasa, a été arrêté puis brutalisé ce samedi 10 novembre par les forces de l’ordre.
Les faits se sont déroulés au croisement des avenues Kasa-Vubu et Sport/Koweït dans la commune de Kasa-Vubu.
Interpellé dans l’exercice de sa profession
Le journaliste a été appréhendé après avoir photographié une scène des tracasseries policières. Alors qu’il se rendait à un reportage à Binza/UPN, Petit Ben Bukasa a surpris une scène anodine.
En effet, depuis le taxi-bus où il se trouvait, il a vu des éléments de la Police Circulation Routière (PCR) entrain de malmener violemment un taximan en plein milieu de la route. Ce spectacle digne du moyen âge a provoqué un embouteillage monstre sur cette voie très fréquentée.
Perturbant aussi les activités commerciales du marché dit Koweït.
Cette scène n’a pas laissé indifférent ce professionnel des médias: il l’a photographié pour informer l’opinion. Un autre agent posté en retrait, a vu le journaliste en action et l’a dénoncé à ses collègues.
La meute des agents se sont pris au conducteur du bus qui le conduisait. Ils l’ont brutalisé et crevé les pneus du taxi bus afin d’en extraire de force le journaliste.
Mettant en danger les autres clients du véhicule, ils réussirent à neutraliser le pauvre journaliste en l’électrocutant avec un taser.
Deux heures d’enfer avant d’être relâché
Conduit comme un vulgaire voleur, Petit Ben Bukasa est acheminé vers le sous commissariat Point chaud Koweït pour une détention provisoire.
Attendu par un OPJ, les éléments du PCR, fauteurs des troubles, l’accablent des infractions aussi saugrenues les unes que les autres.
La principale infraction étant l’interdiction de prendre les images des tracasseries. Infraction inexistante dans les codes et lois de la RDC.
Le secrétaire exécutif de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique(OLPA), Kabongo Mbuyi, arrivé à la rescousse, explique aux agents que le journaliste n’a commis aucune infraction.
Petit Ben Bukasa ne s’est rendu coupable d’aucun fait infractionnel.
Une amende transactionnelle de 10.000 FC (environ 7 USD) a été payé au passage pour la relaxation du journaliste. Soit deux heures après l’incident.
Violences physiques contre Ben Bukasa
Signalons que le journaliste a été violenté: ces habits complètement déchiquetés et des griffures sur son corps. Son matériel de travail du journaliste n’a pas été endommagé moins encore confisqué.
La liberté de presse est garantie par la constitution. Les journalistes ne doivent pas servir de la chaîne à canon pour les agents de l’ordre.
À chacun son travail.
Thierry Bishop Mfundu