Le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité la résolution 2439. Cette dernière demande à toutes les parties prenantes au conflit armé dans cette région de permettre le libre passage du personnel humanitaire sous peine des sanctions.
Cette résolution a été co-présentée par l’Éthiopie et la Suède.
Le conseil de sécurité préoccupé par la situation de l’épidémie en RDC
À en croire, le communiqué de l’ONU parvenu à la rédaction de capsud.net mardi 30 octobre 2018, les quinze membres du Conseil se disent « profondément préoccupés par l’état global de la sécurité dans les zones touchées par l’épidémie d’Ebola qui compromet gravement l’intervention d’urgence et facilite la progression du virus en République démocratique du Congo et dans la région ».
Aussi, a-t-il demandé à tous les groupes armés, y compris les Forces démocratiques alliées (ADF), de mettre immédiatement un terme aux hostilités et condamne dans les termes les plus énergiques toutes les attaques menées par les groupes armés, y compris ceux qui menacent gravement la sécurité des intervenants et mettent en péril l’action de lutte contre l’épidémie d’Ebola.
Face à ce tableau, les membres du Conseil demandent « à toutes les parties de permettre le libre passage, dans de bonnes conditions de sécurité et sans délai, de l’ensemble du personnel humanitaire et médical ainsi que du matériel, des transports et des fournitures connexes dans les zones touchées et de respecter et de protéger tous les civils, y compris les habitants de la région qui risquent de contracter l’Ebola, et les travailleurs humanitaires et sanitaires ».
Et de souligner également que les équipes d’action humanitaire et les hôpitaux et autres installations médicales qui apportent une assistance et des secours vitaux aux personnes qui sont dans le besoin doivent être respectés et protégés et ne doivent en aucun cas être pris pour cibles.
Des fleurs au gouvernement congolais
Les membres du Conseil ont en outre félicité le gouvernement congolais d’être intervenu de manière énergique face à l’épidémie d’Ebola et d’avoir fourni notamment des soins de santé gratuits dans les zones de santé touchées et d’avoir présenté des rapports quotidiens sur la progression de l’épidémie. Mais aussi, ils ont remercié l’ensemble du personnel humanitaire et de la santé de l’action menée sur le terrain, ainsi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires dans le Réseau mondial d’alerte et d’intervention en cas d’épidémie. Ils ont félicité la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) d’avoir soutenu l’action du gouvernement congolais, de l’OMS et d’autres acteurs contre l’Ebola « dans un contexte extrêmement ardu et dangereux ».
Le 17 octobre dernier, l’OMS a conclu que l’épidémie d’Ebola en RDC ne constituait pas, à ce jour, une urgence de santé publique de portée internationale mais qu’elle se déroulait dans un contexte particulièrement complexe et posait plusieurs défis importants : une zone de conflit actif doublée d’une crise humanitaire prolongée. Selon l’OMS, la méfiance de la population reste également un problème important. Déclarée par les autorités congolaises le 1er août dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC), la dernière épidémie d’Ebola a également été constatée dans la province de l’Ituri, plus au nord. Entre le 4 mai et le 15 octobre 2018, 216 cas d’Ebola (181 confirmés et 35 probables) ont été signalés en RDC. Au total, 139 décès sont survenus (104 confirmés et 35 probables).
Thierry Bishop Mfundu