Funérailles: les paquets de jus ont remplacé les gerbes des fleurs

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Dans la ville de Kinshasa, les paquets de jus ont remplacés les gerbes des fleurs lors des funérailles.

Il est 13h00, la funérarium « la grâce  » dans la commune de Kalamu refoule du monde.

L’heure de la levée du corps pour le cimetière approche.

Après l’exhortation du pasteur, le modérateur appel les participants à un dernier hommage mais ils doivent préalablement s’enregistrer.

Beaucoup de gens se bousculent au portillon pour s’enregistrer auprès du modérateur.

Il rappelle au micro que ceux qui ont leur gerbe de fleur ou le paquet de jus doivent s’enregistrer au plus vite.

Il commence à les appeler un par un suivant un ordre de préséance.

Si les uns viennent avec des gerbes des fleurs, d’autres ont apporté des paquets des différents jus vendus à Kinshasa.

Le paquet coûte entre 4500 Fc et 5000 Fc.

Abordés à ce sujet, certains Kinois ont affirmé recourir à la pratique de remise des paquets de boissons pour palier les difficultés matérielles et financières auxquelles de nombreuses familles endeuillées font face aujourd’hui.

D’autres estiment encore que les gerbes de fleurs constituent une dépense « onéreuse » et « inutile » d’autant plus qu’elles finissent parfois par être brûlées dans certains cimetières.

« La remise des paquets de jus ou des boissons sont une invention purement kinoise. Ces paquets coûtent moins chers que les herbes des fleurs et ils permettent à la famille éplorée de compenser l’achat des jus pour les invités lors du bain de consolation, » a déclaré Jhon Wembo, un habitant de Matonge.

 

Une pratique contraire à nos us et coutumes

Yannick Bashala, sociologue, estime quant a lui que certaines pratiques observées à Kinshasa dans les funérailles des proches, sont contraires à nos US et coutumes.

Et dans ce lot, il cite notamment le dépôt des paquets de boissons à la place des gerbes de fleurs devant le catafalque mortuaire.

Selon lui, cette pratique qui est une marque d’assistance à la famille éprouvée, ne cadre pas avec les mœurs africaines dans la mesure où ce geste profite à ceux qui les apportent.

« Ce don ne constitue en rien l’expression d’un sentiment de sympathie en mémoire du défunt, à la différence des gerbes de fleurs accompagnées des textes », a-t-il argué.

Il a souligné qu’offrir témoigne l’amour qu’a le donateur envers le bénéficiaire et que les gerbes de fleurs transmettent la pensée de ceux qui les déposent.

Pour cela, il encourage les personnes conviées à offrir les gerbes de fleurs, ou simplement à remettre de l’argent en nature, qui permettra à la famille éprouvée de combler les charges liées aux funérailles.

 

Thierry Bishop Mfundu

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