Le Gouvernement de la RDC a décidé d’activer le fonds d’action humanitaire en faveur des expulsés congolais d’Angola.
La décision a été prise à l’issue de la 18e réunion extraordinaire du Conseil des ministres, présidé mardi à Kinshasa par le Chef de l’Etat.
Près de 200.000 congolais expulsés
Au cours de ce conseil des Ministres, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et sécurité a, par ailleurs, présenté son rapport sur les expulsions massives de nos compatriotes de l’Angola.
Selon lui, si 160.901 Congolais sont rentrés volontairement de ce pays voisin au cours de ces dernières semaines vers la province du Kasaï, 27.971 compatriotes ont été expulsés brutalement vers cette province mitoyenne de l’Angola, 1.966 vers la province du Kwango ainsi qu’un nombre non encore déterminé qui a été expulsé vers le Kwilu dans des conditions très précaires.
A ce sujet, le Gouvernement condamne les violations des droits humains et les pertes en vies humaines provoqués lors de ces expulsions effectuées au mépris des accords existant en la matière, notamment la Convention sur l’Etablissement et la Circulation des Personnes et des biens, signée à Luanda le 03 décembre 1999.
Des mesures pour assurer l’encadrement et l’évacuation des expulsés
Le Gouvernement a instruit les Ministères sectoriels d’accélérer la mise en œuvre des mesures qu’ils ont adoptées en vue de permettre aux Gouverneurs des provinces concernées d’assurer la survie, l’encadrement et l’évacuation vers leurs localités d’origine de nos compatriotes ainsi expulsés dans un délai raisonnable.
Le Gouvernement a décidé d’actionner le Fonds Spécial d’Assistance Humanitaire en faveur des compatriotes aussi brutalement expulsés et de dépêcher des délégations de haut niveau sur tous les sites où ils se trouvent déployés à ce jour.
Le Gouvernement a aussi déploré particulièrement le non-respect du principe de l’information préalable faisant obligation à tout pays qui procède à l’expulsion de migrants irréguliers, d’en informer préalablement le pays d’accueil des personnes à expulser, en vue d’une meilleure prise en charge de ces dernières. Aussi a-t-il décidé de présenter toute son indignation et ses vives protestations au Gouvernement angolais conformément aux us et coutumes diplomatiques.
Ces mesures tombèrent en retard d’autant plus que les congolais expulsés vivent dans des conditions exécrables dans les zones transfrontalières.
Thierry Bishop Mfundu