Dans son calendrier publié le 05 novembre 2017, la CENI avait bel et bien signifié que pendant les périodes du 20 septembre au 06 octobre et du 07 octobre au 15 novembre de l’année en cours, il y aura respectivement les préparatifs techniques de l’impression des bulletins, des procès-verbaux et des fiches des résultats.
D’autres opérations aussi telles que l’impression proprement dite, conditionnement et livraison aux 15 Hubs, des bulletins de vote, des procès-verbaux et des fiches des résultats, étaient prévues dans le calendrier électoral.
La machine à voter: ni inscrite ni prévue dans le calendrier et la loi électorale
A la place, la centrale électorale poursuit avec ses commandes et déploiement à travers le pays de la machine à voter. Un outil qui n’est inscrit ni dans son calendrier, ni dans la loi électorale.
Cette situation ne serait-elle pas une contradiction entre la CENI et son propre chronogramme? Ou peut-être, le fait d’un entêtement puéril de la part de ses autorités ?
La machine à voter une imprimante ou un ordinateur?
D’après la centrale électorale, la machine à voter ne servira qu’à imprimer le bulletin et ne sera reliée à aucun serveur et n’est même pas interconnecter. Une affirmation soutenue par la majorité et le FCC alors que du côté de l’opposition, cette idée ne passe pas.
Le mois dernier, des experts britanniques de l’organisation «Westminster fondation for democraty » ont identifié quinze « risques à atténuer » dans l’utilisation de la « machine à voter », qualifiée de « machine à tricher » par l’opposition politique.
« La machine à voter est un écran tactile de fabrication sud-coréenne qui sera utilisé le 23 décembre pour permettre aux électeurs de choisir les candidats et d’imprimer ensuite le bulletin de vote du candidat sélectionné », s’est toujours défendu le président de la CENI.
Il est allé même très loin en déclarant que » sans machine à voter, il n’y aura pas d’élections. »
Un entêtement qui ne va pas sans risque de créer des contestations aux élections à venir pour faute de consensus sur cette machine.
Recommandations à observer
Dans leur quinze recommandations, les experts britaniques avaient également demandé que la CENI désactive le dispositif des communications externes (carte sim et Wifi) entre la machine et des tiers, « jusqu’au moment où celles-ci seront nécessaires », c’est-à-dire pour la transmission des résultats.
Une recommandation qui semble trouver déjà sa réponse d’autant plus que Corneille Nangaa devant les candidats présidents a déclaré que « le 23 décembre, la machine n’utilisera pas la connexion internet. »
Pourtant, il persistait à dire que ce n’est qu’une imprimante. Si une imprimante ne peut utiliser le reseau wifi ce qu’elle n’en plus une.
Ainsi, Nangaa doit expliquer à l’opinion la différence entre une imprimante à voter et une machine à voter. En fin de compte, les deux ne sont elles pas des machines?
La machine à voter, une invention de Nangaa
Depuis la venue de la machine à voter, la classe politique se divise de plus en plus et le processus électoral devient biaisé.
Si la majorité accepte facilement cet outil, l’opposition et une partie de la société civile congolaise demandent à ce que l’invention de corneille NANGAA, soit écarter.
« Nulle part on a inscrit la machine à voter, c’est une invention de monsieur NANGAA avec tout le bureau de la CENI soutenu par la mouvance présidentielle », a déclaré Maitre Christian Nkoy, Secrétaire général a.i de CONADE.
D’après une analyse, même si on revenait sur les bulletins papiers, l’impression ne se fera qu’après la publication des listes définitives des candidats retenus pour ce scrutin tant attendu.
Les autres voient déjà un blocage créé par la CENI elle-même pour imposer à tous sa machine.
Le calendrier a prévu tout un mois et demi pour l’impression des bulletins de vote, ce qui voudrait dire en gros qu’il y a encore du temps pour que la centrale électorale congolaise revienne à l’ancien mode du scrutin de 2006 et 2011.
On se souviendra qu’au mois de décembre 2016 lors des discussions directes sous l’égide de la CENCO, les parties prenantes à ce dialogue avaient demandé à la CENI de trouver un mode de scrutin rapide qui nous permettra de gagner en termes de temps et des moyens en vue d’organiser des élections dans un temps record.
A cette occasion la CENI avait instauré la machine à voter, un outil qui demeure la bête noire de l’opposition congolaise.
Est-il que lors de la rencontre CENI-Candidats présidents, une commission technique a été créée pour aplanir les divergences.
Elle devait débuter ce mercredi 10 octobre mais selon JP Kalamba, rapporteur de la CENI, cette première réunion est reportée à une date ultérieure.
Didier Barros Antadine