Après les dernières tueries de Beni qui a fait des dizaines des morts notamment des civils, la seule réponse est venue du porte parole de l’opération Sukola 1.
Ce dernier a parlé d’une attaque des terroristes ADF/NALU dont les structures de fonctionnement sont tenues par les ougandais.
Depuis, aucune mesure de riposte ni contre attaque, rien, nada! Et pire encore aucune compassion de la part de l’autorité politique. Motus et bouche cousue, les autorités festoient à la foire « brassicole »… pardon, foire agricole.
Pendant que l’on tue à Beni, le gouvernement est resté aphone. Même pas un simple message de condoléances en l’endroit des populations massacrées.
Avant Beni= après Beni
Pourtant il y a si peu, le fameux dossier du vrai-faux diplôme de Félix Tshisekedi avait retenu l’attention de la classe politique. Certains guignols de la MP ont même revêtu le manteau de Sherlock Holmes, le célèbre détective britannique.
Mais sur les tueries de Beni, il n’y a aucune mouche qui passe. Tout est resté à l’état. Avant Beni= après Beni, aurait dû Janssens.
Pourquoi cette léthargie du gouvernement congolais face à des tels massacres ?
La société civile a appelé à un deuil national lundi et a exigé la démission du Commandant de l’opération Sukola1.
Les activités étaient complètement paralysées hier à Beni: universités, écoles, boutiques, marchés, etc. Tous, étaient fermés.
Les étudiants des universités et instituts supérieurs de la ville ont improvisés une marche pour dénoncer les tueries dans la ville et le Territoire de Beni.
Arborant des croix, pancarte et calicots en mains tout en scandant des chansons hostiles au pouvoir, ces étudiants ont été dispersé par la police à coup des gaz lacrymogènes. Ces mêmes policiers incapables d’assurer la sécurité face aux présumés ADF/NALU.
Vers le marché Kilokwa, la situation a vite dégénéré entre la police et les étudiants. Ils ont commencé à lancer des projectiles au niveau des boulevards Nyamwisi et Ruwenzori.
Ils ont été rejoints par d’autres jeunes de la ville. Ces derniers ont brûlé des pneus et mis le feu sur des véhicules.
Il faut dire que la Beni est devenue une ville martyr qui doit faire face d’un côté aux milices Mai Mai qui pullulent dans la région et de l’autre côté, les rebelles ougandais des ADF/NALU.
Exaspérés, la population accuse même l’armée de complicité d’autant plus que ces rebelles présumés portent des tenues militaires des FARDC. Il y a aussi l’impuissance des FARDC et des forces onusiennes à en finir avec ces massacres qui ont déjà coûté la vie à plus de 20.000 personnes selon la société civile de Beni.
Ambiguïté sur la situation à Beni
La situation à Beni est d’autant plus ambiguë que le lancement de l’Opération Sukola 1 en janvier 2014, soit exactement 4 ans, dans la région de Beni au Grand Nord du Nord Kivu, aucune preuve objective concrète ni des autorités militaires congolaises ni des chercheurs indépendants ou des experts nations unies et encore moins de la société civile congolaise n’est parvenue à démontrer de manière irréfutable que la série de massacres qui se déroulent à Beni est l’œuvre de ceux que l’opinion tend à attribuer aux rebelles ougandais des ADF/Nalu.
Tenez, estimé à 750 hommes avant le décès de Mamadou Ndala, les forces des ADF/NALU ne sont plus estimées qu’à 500 hommes.
Et pourtant en face, il y a près de 25.000 hommes notamment:
– La 31ème brigade commando des forces de réaction venus de Goma;
-5 régiments d’infanterie;
-4 brigades d’infanterie;
-enfin, il y a la un régiment d’appui de la garde républicaine.
Soit, 25000 hommes sur terrain face à 500 rebelles présumés des ADF/NALU.
Hormis les aspects purement militaires, il y a lieu aussi et surtout de se questionner sur les mobiles politiques internes et géopolitiques latents qui sous-tendent la persistance de l’insécurité à l’axe Beni-Butembo et Lubero.
La responsabilité d’assurer la sécurité du territoire et la protection des populations incombe en premier lieu aux autorités congolaises. Mais jusque là, les populations sont massacrées au yeux et au su de tous. Comme qui dirait : bienvenu dans la jungle.
Thierry Bishop Mfundu
Autant sur la chaîne nationale: personne n’en parle. Qu’avons-nous fait pour mériter un tel traitement de la part ces individus qui nous dirigent ????
Tout ce qui se passe à BENI en particulier et à l’Est de la RDC en général est une honte pour nos autorités qui pronent pourtant l’integrité territoriale et la non ingerence des etrangers.