Insécurité: après Beni, dans l’enfer de Butembo

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Tueries de Beni

Il est 10h00, la ville de Butembo située à 50 km de Beni, est plongée dans son train train quotidien. Les habitants connus pour leur dynamisme économique vaquent librement à leurs occupations.

Il faut dire qu’il se remettent à peine même d’une scène sortie tout droit de l’imaginaire adamique.

 

Le bal des nudistes

Six personnes nues, présumés miliciens Maï maï, ont fait incursion le dimanche 16 septembre en pleine journée située au versant des monts Virunga. Ils étaient munis d’armes blanches. Parmi eux, Une femme avec un bébé au dos.

Leur arrivée dans la ville a créée une forte panique. Mais aussi un attroupement des jeunes qui, stupéfaits de voir des personnes nues marcher sur le boulevard, suivaient leur marche. Le cortège des nudistes sera arrêté net au centre ville de Butembo et conduit à la prison située dans l’enceinte du camp militaire Rughenda.

Le maire de la ville Sylvain Kanyamanda a juré sur tous les médias qu’il ne s’agit pas d’incursion des rebelles mais bien d’un groupe des illuminés semeurs des troubles. Il faut dire que certains nudistes sont connus dans la ville . L’un d’eux serait d’ailleurs réparateur des motos au centre ville. Ces rebelles ont plus intrigué par leurs tenues d’Adam et par le fait que l’une d’entre eux est une dame transportant un bébé au dos.

D’autres parlent des revendications parcellaires ou sécuritaires.

Pourtant, la société civile prévient les autorités d’une imminente attaques Mai Mai pour libérer leurs collègues détenus.

Comme les mouches sur les excréments, leurs alertes sont complètement ignorées.

 

Attaques armées dans la ville

Alors que l’aérodrome de Butembo s’apprête à accueillir des petits porteurs transportant des colis pour le compte de grands commerçants qui pullulent dans la ville.

Une vingtaine des hommes armés des kalachnikov et des armes blanches prennent d’assaut l’aérodrome qui abrite le camp militaire de Rughenda.

C’est la panique dans la ville: on entend des balles, des détonations et même des armes lourdes.
Pourtant c’est la journée internationale de la paix, certains croient au feu d’artifice. Il n’en est rien. C’est de vraies balles, des vraies obus, etc.

Toute la ville est dans le sauve-qui-peut y compris le maire.

C’est vers le soir, que la pluie des balles et de détonations connaîtra un répit mais pour combien de temps?

Le bilan officiel parle de 2 civils tués lors de ces affrontements.

La question qui se pose est de savoir la motivation de ces assaillants. S’agit il d’un acte préparatoire d’une attaque de plus grande envergure ?

Ou bien s’agit il d’un fait isolé de quelques illuminés comme avait dit le maire?

Vendredi 21 septembre, le Général Mbangu Mashita Marcel, commandant de l’opération Sokola 1 est arrivé à Butembo pour s’imprégner de la situation et s’enquérir sur ce qui s’est passé réellement sur place.

Il n’est pas le seul dans ce cas, la population de Butembo veut juste savoir: qui sont derrière ces attaques et leurs motivations ?

Mais aussi si la police et l’armée peuvent assurer leur sécurité.

« Après le défilé des miliciens qui ont fait la honte le dimanche dernier sur le boulevard, ce matin les petits aventuriers ont tenté de s’introduire dans le camp militaire de Rughenda. Ils ont été neutralisés et cet avant midi le commandant des opérations sokola 1 est arrivé sur le lieu pour faire le constat. Pour l’instant, la situation est très calme dans la ville de Butembo » , a déclaré le capitaine Mak Hazukay, porte-parole de l’opération sokola 1.

Il faut savoir qu’aucun des assaillants n’a été arrêté bien que le maire de la ville pense qu’ils étaient venus leurs amis nudistes retenus au camp Rughenda. Eux pourtant étaient tous habillés, c’est curieux tout de même…

L’enfer de Butembo vient de commencer, peut être de finir, qui sait?

 

Thierry Bishop Mfundu

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