L’UNPC s’est insurgée dans un communiqué de presse ce jeudi 13 septembre contre la décision du CSAC, qui a appelé les journalistes candidats à ne plus exercer la profession à dater du 19 septembre prochain.
Pour l’UNPC, le rôle du CSAC est de réguler les médias et non pas les journalistes.
« L’UNPC observe que dans la situation présente, les statuts qui la régissent y compris le code de déontologie du journaliste congolais, n’indiquent par aucune disposition l’obligation faite aux journalistes candidats de quitter la profession pour ce faire », précise le communiqué de l’UNPC.
Pas de confusion entre l’éthique et la déontologie selon l’UNPC
Le syndicat des journalistes demande au
CSAC de ne pas confondre l’éthique et le code de déontologie.
D’après elle, les deux ne sont pas synonymes.
Le code est l’ensemble de règles plus ou moins précises tandis que que l’éthique n’est pas codifiée tout autant.
« Elle fait simplement appel à la conscience de chacun et tient aux valeurs et à des principes moraux », peut on lire dans ce communiqué signé par Kasonga Tshilunde, président de l’UNPC.
L’Union Nationale de la Presse du Congo persiste et signe que l’éthique n’est pas une norme écrite pour que le CSAC s’en réfère pour contraindre les journalistes candidats à cesser d’appartenir à la profession alors qu’ils ne sont que candidats.
L’éthique et la déontologie vont de paire
Voilà encore une erreur que l’UNPC vient de mettre à la place du public. On ne peut réguler les médias sans réguler les personnes qui y travaillent.
Quand le CSAC sanctionne un programme, ne sanctionne-t-il pas en même temps le présentateur ou l’animateur du programme? Cela fait partie de la régulation.
Quant au débat stérile sur l’éthique et la déontologie c’est un débat sur le sexe des anges. Les deux sont intimement liés.
On ne peut les séparer: tous deux régissent le journaliste dans la pratique de son métier.
Un journaliste candidat devient un danger pour la profession par ce que devenu à la fois juge et parti or cela lui est interdit à la fois par son éthique et aussi par sa déontologie.
Il doit être sans couleur politique, impartial dans le traitement des infos, etc.
Comment traitera-t-il les infos de sa plateforme politique ou de ses adversaires politiques?
Kasonga Tshilunde doit pourvoir répondre à cette question.
Sur Molière TV, on a déjà vu León Nembalemba, candidat député provincial à Selembao pour le compte de l’AFDC diffusait un élément d’une de ses actions sociales dans la dite commune dans son programme intitulé: « émission ya babola ».
Est ce concevable en journalisme?
On nage en plein Hitchcock. Le président de l’UNPC, par ailleurs candidat, doit transcender ses sentiments personnels pour ne pas abrutir toute la profession.
Déjà qu’il s’est illustré par beaucoup d’erreurs dans sa gestion de la corporation.
Il doit arrêter avec l’hémorragie et revenir au bons sentiments pour ne pas avilir la profession déjà ramenée à son plus bas niveau.
Pour rappel, plusieurs journalistes sont candidats aux élections générales de décembre prochain.
Il s’agit notamment de Mike Mukebayi, de Eliezer Thambwe (alias Mwana Kolo Lopango), de Chrystel Vuanga, Daniel Safu, de Pascal Owandje, etc.
En 2006, plusieurs journalistes se sont fait élire à la députation notamment: Madame Inagosi (RTNC), Basile Olongo (actuel vice-ministre de l’intérieur), Patrick Muyaya (ex présentateur vedette du JT de Cebs) et de Clément Nzau (ex journaliste à Top Congo FM).
Le CSAC avait demandé aux journalistes candidats de ne plus prester dans leurs organes de presse respectifs.
Dans un atelier sur les médias et les élections à Lubumbashi, Kasonga Tshilunde n’avait il pas soutenu : « Je connais des gens avec un niveau d’instruction inférieure qui se sont fait élire députés, pourquoi pas les journalistes qui sont compétents.
Toutefois, tout professionnel des médias qui embrasse la carrière politique, est appelé à cesser avec toute activité médiatique. »
Thierry Bishop Mfundu