Bruxelles-Opposition: candidats présidents invalidés face aux candidats présidents validés

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Bruxelles-Opposition

Ce mercredi 12 septembre, Bruxelles est devenue la capitale de l’opposition congolaise. En effet, quelques leaders de l’opposition ont été en concertation pour une candidature commune aux prochaines présidentielles du 23 décembre prochain.

Cette réunion a mis en face les candidats validés : Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe face aux candidats déboutés : Bemba Gombo, Moïse Katumbi et Adolphe Muzito.

Quelles sont les retombées de cette rencontre de Bruxelles? Qu’apporte-t-elle de nouveaux? Cette rencontre annoncée avec pompe a t-elle accouché d’une souris? Ces leaders se sont-ils choisis un candidat commun?

 

Stratégie ou complot?

Complot pour le camp de la majorité et stratégie pour le camp de l’opposition. Des réunions organisées sous l’égide de Bruxelles procèdent du constat selon les partisans du FCC de l’incapacité de l’opposition congolaise à se fédérer librement.

Mais aussi de la nécessité de la consolider, par des étrangers pour renverser un régime résolument attaché à un nouveau type de relations, résolument extirpées de paternalisme et d’interférences, entre la RDC et le Royaume de Belgique.

Pour ceci, il importe pour les partisans du FCC que le Peuple se pose la question de savoir pourquoi, pour se réunir, les opposants congolais devraient aller à Bruxelles? Alors qu’il y a des multitudes endroits pouvant recevoir des réunions à Kinshasa, Matadi, Dibaya ou ailleurs en RDC.

Selon eux, la réponse est simple : incapables de convaincre le peuple congolais à les suivre, les oppositions misent sur des forces étrangères pour arriver au pouvoir.

D’autant plus que la récente visite de Didier Reynders en Afrique du sud et en Angola tend à confirmer cette hypothèse.

 

Rencontre de tous les enjeux?

Du côté de l’opposition, cette réunion qui a déjà été annoncé après les réunions préparatoires tenues à Kinshasa ne devrait avoir qu’un seul but: trouver un consensus autour d’une candidature commune de l’opposition.

Mais aussi une stratégie commune pour les différents défis qui restent avant les élections : la machine à voter et les enrôlés sans empreintes digitales.

Si Bruxelles est choisie c’est uniquement par ce que certains acteurs politiques ont été contraint à l’exil et ne peuvent pas retourner au pays.

Ici, on fait allusion sans doute à Moïse Katumbi Chapwe qui est visé par un mandat d’arrêt international lancé contre lui par le Gouvernement congolais.

Mais ça sera la quantième réunion qui accouchera d’une souris. Les congolais ont encore en mémoire : Ile de Gorée, Ibiza, Genval, etc.

Il y a aussi les espoirs déçus de l’alternance en 2006 et en 2011 où l’opposition a perdu non pas seulement à cause des fraudes électorales mais surtout par l’absence d’un consensus. Ce qui aurait pu changer la donne.

 

Risque-t-on de retomber dans la même erreur?

Peut être, peut être non. On prends les mêmes et on recommence. D’un côté, les invalides ou les déboutés : Bemba, Muzito et Katumbi.

3 poids lourds qui déboutés, attendent peut être l’avènement d’un candidat commun pour revenir aux affaires et même au pays.

De l’autre côté, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, deux frères ennemis. Ils font tout pour calmer les ardeurs de leurs militants mais les faits confirment qu’ils sont diamétralement opposés.

L’un reprochant à l’autre son inconstance et l’autre parlant de l’inexpérience de l’autre. On est en plein : « je t’aime moi non plus ».

 

3 options devant l’opposition

L’opposition se retrouve face à 3 options. Premièrement, ils peuvent accepter d’aller aux élections avec la machine à voter et les électeurs sans empreintes digitales et peut être perdre devant le candidat FCC.

Deuxièmement, boycotter les élections et mener des actions pour sa non tenue. Au risque de voir la CENI organisée les élections avec les autres candidats et voir le candidat FCC remportait quand même les élections.

Troisièmement, la CENI peut demander le report des élections pour revenir aux bulletins de vote. On organise un troisième dialogue et puis bienvenu à la fameuse formule: Joseph Kabila reste président et choisi un premier ministre dans l’opposition.

 

Préalables de l’opposition : un vieux disque rayé

En attendant toutes ces hypothèses, l’opposition réunie à Bruxelles vient encore de renouer avec ces vieilles recettes inoffensives. Que de convenir d’une candidature commune ou d’un projet de société commun, celle-ci verse une fois de plus dans la futilité.

En lieu et place des résolutions émergentes, les opposants réunis à Bruxelles sont revenus sur des préalables qui sonnent plus comme un disque rayé :

-Retrait de la machine à voter

-Radiation du fichier électoral des électeurs sans empreintes

-Decrispation politique

-Participation des candidats »exclus pour raisons politiques » aux élections

-Observateurs nationales et internationales

-Restructuration et audit de la CENI

A l’allure où vont les choses, il devient de plus en plus incertain d’avoir un candidat unique pour cette opposition. Wait and see.

 

Thierry Bishop Mfundu

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