La politique est un jeu d’esprits qui se joue conformément aux règles de jeu démocratique. Mais en RDC, elle paraît plus comme un ensemble des mensonges, des pratiques et de l’anti jeu démocratique. En d’autres termes, l’application d’une démocratie qui contrarie l’autre.
La semaine dernière, Joseph Kabila a surpris tout le monde en désignant Shadari comme dauphin. Pourtant ce dernier non seulement qu’il est impopulaire mais aussi et surtout a un profil à problèmes et problématique.
Shadari, le bad boy de la MP
En effet, Emmanuel Ramazani Shadari est perçu au sein de son camp politique comme un « Bad boy », le Mauvais garçon, le bulldozer qui renverse tout sur son passage.
Alors Secrétaire général adjoint du PPRD, en 2016, Shadari a initié la tragédie de l’affrontement entre les actions de l’opposition et celle de PPRD. Avec sa stratégie de « Otié to tié » à chaque fois que l’opposition initiée des actions pour réclamer le départ de Kabila, Shadari annonçait à son tour les actions du PPRD à la même avec le même itinéraire.
Shadari est ce député national du PPRD qui en octobre 2016 va saisir la cour constitutionnelle pour obtenir l’interprétation de l’article 70. Faisant affront au dialogue qui était en cours pour trouver une issue heureuse sur la crise de légitimité. Il obtiendra gain de cause avec l’arrêt annonçant le maintien de Kabila jusqu’à ce que les élections aient lieu en RDC (la fameuse expression Le Président Kabila reste en fonction jusqu’à…).
Cet acte perçu comme une bravoure pour le camp du pouvoir a été vu par le peuple comme une trahison et violation grave du contrat social. satisfait Shadari se tape le nom de coup sur coup et surplombe Mova Secrétaire général du parti présidentiel.
Un dauphin en conflit avec les lois nationales et inetrnationales
Shadari c’est ce Ministre de l’intérieur sanctionné pour violation de droits humains par l’Union Européenne et les USA.
Shadari c’est l’anti conformiste. L’homme qui a bafoué tous les arrêts de la cour constitutionnelle réhabilitant certains gouverneurs de provinces. Si l’arrêt annonçant le maintien de Kabila a été d’application immédiate tel n’a pas été le cas pour d’autres arrêts menaçant les intérêts de Shadari.
Jean Claude Kazembe fut réhabilité par la cour constitutionnelle mais ce dernier a été contraint par Shadari de ne pas regagner Lubumbashi pour reprendre ses fonctions. Un mois plus tard Shadari déclare vacant le poste de Kazembe ainsi que celui du gouverneur de la Tshuapa tous deux réhabilités par la cour constitutionnelle.
Ce comportement de non cohabitation avec les lois n’a pas été bien perçu par le souverain primaire. Malgré les contestations, Shadari s’impose et ces deux réhabilités de la cour constitutionnelle n’ont jamais siégé même une minute jusqu’à leur remplacement.
Shadari c’est ce Ministre de l’intérieur violeur permanent de la constitution qui a suspendu les activités de l’Assemblée provinciale du Kasaï et consorts en violation de la constitution et la loi sur la libre administration de provinces d’où la naissance du concept : « la Shadarisation de provinces ».
Shadari c’est enfin ce Secrétaire permanent du PPRD qui en plein meeting politique éleve l’insulte et l’injure publique en méthodes de lutte politique en affirmant « soki mutu afingi yo maman nayo, yo pe zongisela ye maman nayo ».
Shadari est ce Secrétaire permanent de PPRD qui se substitue à la cour constitutionnelle en déclarant que Katumbi n’est plus éligible car détenant la double nationale et c’est aussi celui qui se substitue en juge pénal de Katumbi pour le condamner de faux et usage de faux sans procès.
Emmanuel Shadari est tout sauf un homme d’État.
Dans la tradition Africaine un président de la république est un intouchable, un saint ou celui qui détient les solutions à tous les problèmes. Shadari est loin d’être cet homme providentiel que la RDC a besoin.
C’est qui pousse certaines langues à penser qu’il n’est pas le vrai dauphin et qu’il faut chercher le dauphin dans le rang de l’opposition.
Et au cas où il serait réellement dauphin, c’est probablement l’émergence de la république qui est hypothéqué s’il est élu.
Merphy Pongo
