L’ONU et la société civile de Tshikapa dénoncent depuis plusieurs jours, la séquestration d’au moins 60 à 80 jeunes filles et femmes au Kasaï. Des femmes et surtout des filles qui seraient kidnappées en avril 2017 par une milice appelée « Bana Mura ». Ces femmes et ces filles seraient détenues depuis plus d’un an dans des fermes périphériques à Tshikapa. Un fait qui malheureusement passe sous silence dans l’opinion nationale.
Fasse à ce mutisme, quelques activistes membres des mouvements citoyens locaux ont tenu à donner de la voix. Et ce en organisant une marche de protestation.
Buts poursuivis lors de cette marche
Ces activistes se sont levés pour dénoncer cet esclavage sexuel en plein 21ème siècle . Et par ricochet inviter la Conseillère du chef de l’Etat en matière de lutte contre les violences sexuelles et l’ONU/Femme à s’impliquer pour la liberté de ces femmes dans les 48 heures qui suivraient.
Aussi fondé semble cette action, la police n’a pas laissé faire. Bien contre, ces activistes auront vécu l’une de leur pire moment à l’IPKIN, témoigne l’un d’eux, Merphy Pongo, au micro de capsud.net.
« Le seul mobile de leurs arrestations semble être la dénonciation populaire de cette situation outrageante dans la quelle se retrouve ces esclaves sexuelles ».
Pourtant, toutes les procédures exigées par la loi pour une marche pacifique ont été respectées.
Esclaves sexuelles au Kasaï : les activistes en paient le prix
La police leur aurait roué des coups avant de les coffrer. » Nous étions une cinquantaine. Trois jeeps de la police sont arrivées, elles ont barricadés la route…, là un Général est descendu et a ordonné à ses éléments de nous arrêter. » confie Merphy Pongo.
« Des arrestations précédés des coups à la poitrine, même sur les activistes femmes. »
Comme souvent, plusieurs militants ont été dépouillés. Téléphones ou argent, rien n’a été épargné par ces « très professionnels agents de l’ordre ».
Les moins courageux se sont échappés. Les autres ont été embarqués. Ils se sont retrouvés à 37 personnes, y compris 2 de 7 filles, 5 s’étant échappés pendant les échauffourées.
Merphy Pongo affirme avoir passé la nuit, ensemble avec ses compagnons à la belle étoile, à l’entrée de l’IPKIN. Ce, après leur audition ( sans assistance judiciaire) sur PV. Ils ont été remis en liberté le lendemain vers 16h30.
Moïse Dianyishayi
