RDC: le FCC à l’épreuve de la candidature ou non de Kabila

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FCC

L’adage selon lequel le temps fini toujours par nous rattraper, vaut son pesant d’or au sein du FCC. Pour preuve, les BRTC ouvrent leurs portes aujourd’hui pour le dépôt des candidatures aux présidentielles et aux législatives nationales.

Le Président Kabila qui a maintenu longtemps un flou sur son avenir politique va bientôt se dévoiler. Dans exactement 15 jours, le secret qu’il a mis au frais pendant 5 ans sera enfin dévoilé : va-t-il ou non se représenter ?

Une question pour laquelle le sang a coulé, des familles séparées et nombre de prisonniers uniquement à cause du mystère qui entoure cette problématique.

 

On prend les mêmes et on recommence

Les jours à venir vont être chargé d’histoire et des remous. Déjà les signes avant-coureurs donnent un aperçu de la position ambiguë quant à l’avenir politique de Kabila.

Dans la constitution, son avenir est garanti : sénateur à vie avec beaucoup d’avantages tant social que sécuritaire.

En réalité, lui-même s’évertue tel un islamiste fondamentaliste à faire croire à l’opinion qu’il aime Israël et les USA en même temps.

Non, les intentions de Kabila ne sont pas voilées.D’abord, il modifie la constitution de 2 tours à un seul tour. Ensuite, il tente de repousser les élections par un recensement général. Seuls la vigilance du peuple et le sang versé ont obligé le monarque à rebrousser chemin.

Que dire du Dialogue de la Cité de l’Union Africaine (UA) et de celui de la CENCO qui lui accordaient une transition de 2 ans.

Entre-temps, il y a eu ses manœuvres dilatoires: débauchage, arrestations arbitraires, tentatives des coups d’État imaginaires, etc.

Enfin, la création de sa méga plateforme électorale, le FCC à l’image de l’AMP de l’époque.

Cette plateforme a l’avantage de réunir les opposants et la majorité, cette plateforme a le mérite de ne pas connaître son propre candidat. Aussi, à 5 mois du scrutin, le Président sortant procède à une vaste vague des nominations au niveau de la justice et de l’armée. De la Cour constitutionnelle en passant par les Cours d’appel, rien n’a été laissé au hasard.

Sans compter la théorie de Mirindi sur la probable candidature de Kabila qui a transformé tous les membres de la MP en juristes et constitutionnalistes. Du côté de l’intéressé, silence du Seigneur Jésus face à Hérode.

 

Est-il candidat aux élections ?

« Je respecterai sans équivoque la constitution ». Répond-il à cette question!

Elle n’est pas la bible comme l’a su bien dit le ministre de la justice sur l’accord de la saint sylvestre signé par lui même, « on peut la violer sans motif de conscience. »

Où est le sens du sérieux, du respect des accords, du respect de la parole donnée?

On est francophone catholique et laïc, démagogue. Pas anglophone protestant, gentleman.

Le cynisme a poussé certains à revenir aux années fastes de Mobutu avec les sakayonsa et un djaleloisme accru: Kabila désir, totondi yo te, shikata, etc.

Des intellectuels qui défendent des théories goebeliennes sur la prédestination de Kabila, l’homme de la destinée. Il en va de même pour les religionnaires qui poussent l’extrême jusqu’à lui inventer des prophéties sorties tout droit du temple d’Apollon de Delphes : Kabila serait le nouveau Messie… Que des balivernes pour défendre le ventre et à maintenir la vie de faste.

Il suffit de regarder la télévision nationale pour comprendre où va cette euphorie du culte de la personnalité. La télévision nord coréenne est un enfant de chœur.

Quand on prend des champagnes à 980$ à l’occasion d’un discours, comment comprendre que c’est la paie annuelle d’un fonctionnaire.

 

Ne pas s’attendre à de grands changements

Tout cela indique qu’on ne doit pas s’attendre à des grands changements avec le président Kabila et son FCC. C’est la théorie de: on prend les mêmes et on recommence.

Pourtant le peuple n’a besoin que du minimum vital: manger, étudier, avoir des soins de santé, etc.

Rien de tout cela, à la place, le président nous sert un plat des chiffres imaginaires, incohérent, sortis tout droit du bureau de son directeur de cabinet.

Sait il seulement que 70% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté ?

Est-il que peu importe les efforts que le président Kabila fera pour contrôler la politique, l’armée, la police et la justice, ce qui est vrai est que dès qu’il sera parti de la tête du pays, d’autres dynamiques qu’il ne pourra pas contrôler vont se développer.

Au lieu de concentrer les efforts pour se pérenniser au pouvoir, le président peut travailler à léguer à son peuple un héritage de réconciliation et de développement. Et cela même à la dernière minute de son mandat.

 

Prioriser les aspirations du peuple

Pour le moment, cet héritage peut se matérialiser par la prise en compte des aspirations du peuple aux élections libres et apaisées mais aussi à une alternance crédible. Ces aspirations longtemps ignorées et bafouées.

D’ailleurs, Alain Atundu a déclaré que « Kabila n’entrera pas dans l’histoire par effraction. » Ce qui est absurde quant on sait comment il est arrivé au pouvoir.

Mais que vaut la parole d’Atundu face aux caciques du régime: ceux qui ne voient pas une vie sans Kabila.

Le temps de la vérité arrive dans quelques jours et nous saurons tout. La première épreuve à laquelle le FCC sera confrontée est son unité après la candidature du président Kabila ou la désignation de son dauphin.

Quand on sait que dauphinat rime avec monarchie absolue de droit divin.

Le temps finit par rattraper tout le monde même le président Kabila. Il s’est cru plus malin que le peuple, plus malin que la communauté internationale, plus malin que l’ONU, l’UA, la CIRGL, la SADC, etc.

« À malin, malin et demi », dit on.

 

Thierry Bishop Mfundu

2 Comments

  1. Dès que les piles de ma télécommande sont usées,je les change pour me permettre de regarder ma TV. C’est pareil pour un mandat à la tête d’un pays.

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