Bemba-Monsengwo-Katumbi: équation à 3 inconnus

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La scène politique congolaise est sûrement pleine des rebondissements. Alors que demain s’ouvrent les BRTC pour le dépôt des candidatures à la députation nationale et à la présidentielle, quelques scénarios risquent de bouleverser l’ordre politique établi.

Alors que la MP s’est montré sereine face à une opposition désunie et désorganisée. Voici que les informations des dernières heures viennent bouleverser cette sérénité du camp de la majorité: l’équation Bemba- Moïse Katumbi – Monsengwo reste à plusieurs inconnus.

 

Des retours annoncés

Si le MLC a annonce officiellement le retour de JP Bemba pour le mercredi prochain. Des rumeurs fusent aussi sur ses contacts avec quelques caciques du régime dont Tryphon Kin Kiey Mulumba et José Baende. Celles-ci a aussitôt été rejeté par les proches du chairman.

Ce dernier d’ailleurs affiche ses ambitions et tient mordicus à gagner les élections. « J’ai de l’expérience dans la gestion de l’Etat, dans le domaine de la sécurite, j’ai un programme à présenter » dit Jean-Pierre Bemba, en montrant un dossier. « Je l’ai écrit à la Haye, » a-t-il déclaré lors de son point de presse à Bruxelles mardi 24 juillet 2018.

Il s’est au cours du même point de presse attaqué à Kabila. « Le president Kabila ne peut plus se présenter. La constitution est claire et j’ai toujours entendu qu’elle serait respectée. Si ce n’était pas le cas, ce serait un désastre pour le pays, » a-t-il soutenu.

 

Sa candidature a-t-elle une chance d’être retenue ?

Quand on sait que les instances juridiques supranationales ont la primauté sur les instances nationales.

Du côté de Moïse Katumbi, son avocat a annoncé son retour le jeudi 02 août 2017, soit 1 jour après l’arrivée du chairman à Kinshasa.

« Aujourd’hui rien n’empêche le dépôt de la candidature de Moïse Katumbi. Je vous assure que Katumbi déposera sa candidature et déposera sa candidature dans le délai fixé par la commission électorale nationale indépendante, » selon Olivier Kamitatu.

Au cours d’un point de presse tenu le même mardi 24 juillet à Bruxelles, l’avocat de Moïse Katumbi, Eric-Dupont Moretti, a affirmé avoir obtenu une lettre du procureur de la République de Milan qui signifie que Moïse Katumbi n’a jamais été inscrit sur le registre de l’État civil italien.

Pour ce faire, ce dernier menace de porter plainte contre le gouvernement congolais qui, selon lui, a fait usage de faux en attribuant un faux document à la Commune italienne de San Vito dei Normanni sur la nationalité italienne de l’opposant Moïse Katumbi.

Et l’avocat prévient que si Katumbi est arrêté à son retour en RDC, il s’agirait d’une arrestation arbitraire.
« Si Moïse Katumbi est arrêté lors de son retour en RDCongo, il s’agirait là d’une arrestation arbitraire », a dit Éric Dupond-Moretti.

Il a en outre essayé de démonter un à un les différents dossiers contre son client affirmant que ce sont des dossiers montés de toute pièce pour écarter son client des présidentielles.

De quoi faire réagir les communicateurs de la MP dès ce soir. Déjà Papy Tamba, l’un d’eux, a qualifié Moïse Katumbi d’avoir une fois de plus jeté l’argent par la fenêtre.

 

Candidature de Monsengwo: une autre paire de manche

Bien que peu probable, la possibilité d’une candidature de Monsengwo a eu le mérite de créer un consensus pour la première fois autour d’une candidature.

L’opposition de manière unanime a salué cette initiative autour de cette improbable candidature. Du MLC, en passant par la dynamique de l’opposition et l’UNC, tous les vertébrés de l’opposition estiment que Monsengwo est l’homme du consensus.

Quant on sait que même pour la lecture de la déclaration commune de l’opposition il s’est posé un problème du consensus.

Toutefois l’UDPS s’est montré très sceptique pour soutenir la candidature de Monsengwo.

Du côté de la majorité, les langues se sont déliés allant des insultes à des menaces contre la personne du cardinal. Sur les antennes de Télé 50, le ministre de l’Urbanisme et Habitat, Joseph Kokonyangi, a estimé qu’un pays comme la RDC ne peut pas être dirigé par un président qui n’a ni femme ni enfant, à l’instar du Cardinal Monsengwo.

Selon lui, son état civil ne lui permet pas d’être candidat à la présidentielle. Une hypothèse qui est peu probable quant on sait que plusieurs dirigeants ont accédé au pouvoir sans être marié. On peut citer Abbé Fulbert Youlou, François Hollande, etc.

Ça démontre que le cardinal président fait peur à toutes les tendances politiques du pays en commençant par la majorité qui n’a pas toujours un candidat officiel, l’officieux étant déjà connu.

Heureusement que le CLC a déclaré que cette option était une pure distraction. On attend plus la réaction du concerné face à la pétition lancée par le DCUD qui reçoit déjà des milliers des signatures y compris des non congolais aux dernières nouvelles.

 

Équation à 3 inconnus

Ces candidats peu probables au début risquent de bouleverser cet ordre déjà établi. Les présomptions des uns et les prétentions des autres doivent être revus à la baisse. Quant on sait que le docteur Mukwege n’a pas encore dit son dernier mot. Étant lui aussi à maintes reprises plébiscité pour la magstrature suprême.

« Rien n’est encore fait » a ce niveau et il faut s’attendre à d’autres surprises. Les jours à venir seront décisifs et les choses cachées seront mis à nu.

Les BRTC ouvrent demain, nous attendons les premiers dépôts. Candidats, affûtez vos armes.

 

Thierry Bishop Mfundu

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