Discours de Kabila : un récit d’autosatisfaction impertinent et inopportun

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Joseph Kabila et Finances 2019

Pas d’annonce importante lors du discours au congrès du Chef de l’État Joseph Kabila ce jeudi 19 juillet 2018. Pourtant ce 1ée discours du chef de l’État devant les deux chambres était très attendu par la population et la communauté internationale.

Le SG de l’ONU avait annoncé de grandes décisions au prochain discours du « Raïs » lors de son dernier point de presse. En fin de compte, ce discours s’est avéré être cinquante minutes de logorrhée, très long, peu convaincant, mais surtout axé sur la passion de Joseph Kabila pour le Congo. Soit, 50 minutes d’autosatisfaction.

 

Kabila, antithèse de Mobutu

De par son intro, Joseph Kabila a voulu se démarquer de Mobutu qui après les pressions occidentales, a cédé. « Certains pensent que dans mon discours, je vais dire : comprenez mon émotion ».

Le Président Joseph Kabila a débuté son adresse à la nation avec un ton humoristique: « Je sens qu’il y a la tension dans la salle. Certains qui pensent que quelque part dans mon discours, je vais dire, mes dames et messieurs, comprenez mon émotion. Je dirai plutôt comprenez ma passion pour le Congo ».

Allusion faite à la phrase prononcée par le président Mobutu, le 24 avril 1990, alors qu’il devrait prendre congé du Mouvement populaire de la révolution et ouvrir le pays au multipartisme.

 

Évolution positive dans plusieurs secteurs

Le président de la République a affirmé que plusieurs secteurs ont connu une évolution positive, de 2001 à 1018. Il fait remarquer que dans le domaine de l’éducation, le nombre d’enfants scolarisés en primaire et secondaire est passé de 10 millions en 1997 à 22 millions en 2017.

Le chef de l’Etat note cependant que malgré le progrès dans le domaine de l’éducation, il est nécessaire d’envisager de nouveaux investissement dans ce secteur.

Le taux de la couverture sur le territoire national, en ce qui concerne les télécoms, est passé de 5% à 50%, s’est réjoui Joseph Kabila.

Il note aussi que le taux de chômage a connu un taux de réduction 15% entre 1997 et 2018. Le taux de de mortalité des enfants de moins de cinq et celui de la mortalité maternelle a complètement chuté.

Pour Joseph Kabila, ces résultats sont dus aux programmes initiés par le gouvernement qui est aussi à la base de la réunification du pays, du développement du pays. Cela notamment en ce qui concerne la rénovation des routes, chemins de fer, hôpitaux, écoles.

« N’en déplaise à ceux qui ne voient que ce qui reste à faire, mais jamais ce qui a été fait. Selon lui, tous ces résultats ont pour conséquence, la progression de l’indice de développement de la RDC.

Il note par ailleurs qu’en dépit de ces résultats satisfaisants, les conditions sociales de la population demeurent encore préoccupantes.

 

Planification familiale et une justice en faveur de la population

En plus des efforts en cours, poursuit Joseph Kabila, « il est urgent d’œuvrer pour le mise en place d’une politique de la maîtrise de la croissance démographique qui passe par la planification familiale ».

Il recommande en outre aux magistrats de ne pas se détourner de leur mission première. « Il semble nécessaire de redonner à notre justice son rôle de régulateur des actions sociales. Il est temps que cesse tout laxisme à l’endroit des magistrats qui se détournent de leurs vocations. Il est temps que grâce aux réformes, la soif de la justice rendue à notre peuple soit étanchée et que ceux qui ont choisi de faire les affaires dans notre pays aient foi en cette justice », a souhaité le Président de la République.

 

Le modèle démocratique congolais a déjà fait ses preuves

Le président de la république a aussi noté que le modèle démocratique de la RDC a fait ses preuves n’en déplaisent a ceux qui s’érigent en donneurs des leçons.

« la RDC n’a de leçon à recevoir de personne, surtout pas de ceux qui assassinent la démocratie ici ou ailleurs ».

Selon lui, ce ne sont ni des accusations gratuites, ni des sanctions arbitraires et injustices qui écarteront les Congolais de de la voie des élections.

« Le cap de la 3è consultation électorale reste mainteneur et notre engagement de respecter la constitution reste non équivoque. Il s’agit pour nous d’honorer le sens de notre lutte. C’est pourquoi nous nous sommes sacrifiés et avons donné la parole longtemps confisquée à notre peuple ».

 

Affranchissement du financement extérieur des élections

Le financement des élections sera désormais une question de souveraineté et seront financées par l’État désormais. Question de préserver notre dignité selon le Raïs.

« C’est pour cette raison que nous nous sommes affranchis du financement extérieur et afin d’éviter des chantages. Nous devrons offrir de meilleures conditions à notre peuple afin de confier des responsabilités à ceux qui sortiront vainqueurs. Les élections en RDC seront une affaire de souveraineté et seront entièrement fiancées par l’Etat congolais. Il s’agit d’un option politique qui donne lieu à notre dignité et à notre indépendance nationale », a rappelé Joseph Kabila.

 

Appel à la vigilance

Joseph Kabila a aussi appelé la classe politique à la vigilance afin que les prochaines élections, pour ceux qui remplissent les critères d’éligibilité, soient un moment de la célébration de l’unité nationale. Il souhaite qu’à l’issue des élections que seul le Congo sorte vainqueur.

« Si les traites négrières, la colonisation, les sécessions, les rebellions n’ont pas eu raison de lui, le Congo vivra à jamais comme Nation libre », a conclu Joseph Kabila.

Il faut rappelé que 467 députés sur 500 et 80 sénateurs sur 108 ont assisté à cette séance. Plusieurs députés et sénateurs de l’opposition ont boycotté cette séance de congrès.

Présidé par le président du Sénat, Léon Kengo, la séance n’a pas fait l’objet des débats à l’hémicycle conformément à la constitution.

 

Thierry bishop Mfundu

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