« Pas d’élection en RDC le 23 décembre 2018 si les exigences du peuple ne sont pas prises en compte », c’est la déclaration tonitruante faite ce mercredi 18 juillet 2018 par le RASSOP/ Limete.
Une déclaration surprenante d’autant plus que la majorité des gens s’attendait plus à une déclaration sur la candidature unique de l’opposition.
Lue par Docteur Bwasa, la déclaration de la plateforme créée à Genval en 2016 pose 5 exigences avant sa participation aux élections.
Des exigences qui sonnent plus comme un aveu d’impréparation et d’absence d’accord.
Quelles sont ces exigences?
Le RASSOP ne veut pas jouer le rôle de l’accompagnateur de la MP dans ce qu’il qualifie de « parodie » d’élection.
« Au regard de la gravité de la situation actuelle entretenue par les initiatives provocatrices du régime de M. Kabila qui menace le processus électoral, la stabilité du pays et des institutions, il est évident que le Rassemblement n’accompagnera pas le pouvoir en place dans son dessein de créer le chaos dans notre pays au travers d’une parodie d’élection », a déclaré la plateforme dirigée par Félix Tshisekedi.
C’est pourquoi, il pose 5 exigences, qui sont en fait des préalables pour sa participation au scrutin de décembre 2018.
Il s’agit notamment:
1. L’extirpation du fichier électoral de plus de 10 millions d’enrôlés fictifs ;
2. Le retrait de la machine à voter, non prévue, ni dans le calendrier de la CENI, ni dans la loi électorale ;
3. La mise en oeuvre effective des mesures de decrispations ;
4. La redynamisation de la CENI avec le remplacement du délégué de l’UDPS en lieu et place de l’actuel rapporteur ;
5. La non-représentation de Joseph kabila pour un 3è mandat.
Qu’en est-il du candidat unique de l’opposition?
Cette question qui devait figurer lors des échanges du RASSOP, n’a malheureusement pas été abordé. Pourtant, beaucoup s’attendait à ce que cette question soit abordée et trouve une issue définitive.
Malheureusement, l’opposition sort une fois de plus affaiblie et même divisée à l’issue de ce mini conclave de 3 jours.
Quant on sait que le G7, le mouvement qui soutient la candidature de Moïse Katumbi n’a pas signé cette déclaration laisse un peu perplexe.
Ainsi, les exigences du RASSOP apparaissent plus comme une nouvelle façon pour cette plateforme de ne pas se positionner face aux enjeux de l’heure.
Un moyen d’esquiver la problématique de l’unité de l’opposition marquée par un ego démesuré de ces membres et un sérieux problème de leadership.
Une fuite en avant, diront certains.
Le RASSOP ira-t-il aux élections ?
Aucun membre du RASSOP n’a donné une position officielle quant au boycott ou non des élections. La plateforme estime par contre que le dépôt des candidatures pour les provinciales illustre sa volonté et sa détermination à aller aux élections. Mais le RASSOP insiste qu’il ne sera pas le pantin de la MP.
Il appelle toutefois la population à la mobilisation pour des élections libres, démocratiques et transparentes en décembre 2018.
C’est comme demander une chose et son contraire.
Thierry Bishop Mfundu