Nomination de John Numbi : une menace pour le droit de l’homme en RDC

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La nomination de John Numbi au poste d’Inspecteur général des FARDC a suscité un tollé général dans les milieux des ONG de droit de l’homme.

Dans un communique rendu public ce lundi 16 juillet, La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) se dit « vivement choquée » par cette nomination.

Cette ONG exprime sa déception et ses inquiétudes quant à la sécurité des Défenseurs des Droits Humains (DDH) en général et ceux de la VSV en particulier.

 

Crainte des défenseurs des droits humains

Déjà le jour de sa nomination, plusieurs ONG ont exprimé leur crainte. « La nomination de John Numbi est une menace des défenseurs des droits de l’homme en RDC », avait déjà dénoncé Rostin Manketa, Directeur exécutif de la VSV.

« La VSV craint qu’à la suite de l’assassinat de Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi que le Général Jonh Numbi soit chargé d’une autre mission de représailles contre les Défenseurs des Droits Humains en général et les membres de la VSV en particulier.
Tout compte fait, la VSV prend à témoin l’opinion nationale et internationale, les autorités congolaises en général et le Président de la République en particulier sur la sécurité de tous les Défenseurs des Droits Humains congolais, particulièrement les membres de la VSV compte tenu des antécédents liés à la lutte que mènent ces derniers pour que justice soit rendue à Floribert Chebeya Bahizire et à son compagnon d’infortune », peut on lire dans le communiqué du VSV.

John Numbi est considéré par les défenseurs des droits de l’homme comme le suspect numéro un dans l’assassinat en 2010 du militant, Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, tous deux membres du VSV, après un rendez-vous au siège de la police.

Suspendu de ses fonctions peu après l’assassinat, le général Numbi a nié avoir fixé ce rendez-vous et a été élevé à un titre honorifique par le président Kabila en 2017.

« Pour la VSV, le procès organisé en RDC sur ledit assassinat n’a jamais contribué à la manifestation de la vérité sur les circonstances réelles de l’assassinat de deux Défenseurs des Droits Humains précités », ajoute le communiqué.

La VSV pense que: « pour avoir été cité dans l’assassinat dès le premier jour de la découverte du corps sans vie de Floribert Chebeya, le Général John Numbi suspendu de ses fonctions depuis le 05 juin 2010 jusqu’au 14 juillet 2018 consécutivement à cette affaire n’aurait pas dû bénéficier d’une nomination à une fonction aussi importante que celle d’Inspecteur Général des FARDC appelé entre autres à veiller à la discipline et au respect des droits humains au sein des FARDC », s’étonne le VSV.

Ainsi, l’ONG exige qu’il soit relever de ses nouvelles fonctions par le Chef de l’État « afin de se conformer entre autres à la Déclaration de Nations Unies de 1998 sur la protection des Défenseurs de Droits Humains ».

 

La nomination de Numbi est-il un quitus à l’impunité ?

Le nouvel inspecteur est aussi sous sanctions américaines pour le rôle qu’il a joué dans l’handicap du processus démocratique par la répression des opposants au régime de Kinshasa.

Les organisations des droits de l’homme voient en cette élévation, une manière de promouvoir l’impunité.

À l’approche des élections et des grandes actions promues par le CLC, l’on craint fort du rôle que va jouer John Numbi dans ce contexte.

Est-il que ce général est devenu une personne controversée qui n’a pas une bonne image sur le plan tant national qu’international.

Le maintenir c’est faire le nid à l’impunité et aux violations de droit de l’homme.

 

Thierry Bishop Mfundu

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