Thambwe Mwamba: «les prisonniers emblématiques, non libérables!»

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Lundi 16 juillet, le ministre de la justice et garde des sceaux, Alexis Thambwe Mwamba est finalement intervenu pour la première fois à la tripartite CNSA-CENI-Gouvernement.

Le Ministre de la justice s’est targué de la libération de 4109 prisonniers dans le cadre de la décrispation politique.
Selon lui, le gouvernement a déjà rempli sa part de responsabilité et en ce jour, il ne reste aucun prisonnier politique en RDC.

Les prisonniers emblématiques toujours en détention

La société civile et l’opposition politique dénoncent la non libération des prisonniers politiques dits emblématiques.
Pour le ministre de la justice, l’accord de la Saint-Sylvestre n’est pas « la bible qu’il faut respecter à la lettre ». Jean Claude Muyambo, Eugène Diomi, entre autres sont non libérables selon le le ministre de la justice.

“Le processus de décrispation avance, j’ai libéré 4109 personnes, les conditions pour Muyambo, Diomi et autres ne sont pas remplies. On a libéré tous les prisonniers, il n’y a pas des prisonniers politiques. Muyambo, Diomi et autres ne sont pas des prisonniers politiques, ils sont coupables de crimes des droits communs. L’accord n’est pas la bible, on cite les cas libérables, Muyambo, Diomi et autres ne sont pas de cas libérables”, a dit Alexis Thambwe Mwamba.

S’agissant du cas Moïse Katumbi, le Ministre de la justice trouve malheureux que des journalistes s’intéressent autant à lui et lui accorde même la parole. Pour lui, c’est un cas déjà traité et déclassé.

 

Que reste-t-il alors de la décrispation politique?

À l’heure actuelle, ce terme est devenu un simple slogan et a été vidé de son essence par le ministre de la justice. Malgré les appels de la CENCO, de la communauté internationale, le gouvernement fait la sourde oreille.

Les propos crus et tranchants de Thambwe Mwamba lors de la tripartite illustrent cette attitude du gouvernement à mettre hors jeu ceux qui s’opposent à lui.

Pourtant la CENCO a prévenu: « persévérer dans cette voie ne peut que conduire à des élections contestables et à des nouvelles crises. « 

Les ministres Henry Mova Sakani, Jean Pierre Lisanga Bonganga, Lambert Mende, Pierre Kangudia, et Azarias Ruberwa ont aussi participé à la tripartite de ce lundi. La CENI a aussi été représenté.

Est-il que les mesures de décrispation et du retour des exilés concernent bien des cas spécifiques identifiés et nommés lors des accords particuliers.

Le ministre vient de confirmer ce qui a été dit et continue à être dit: peut-on préparer des élections apaisées en passant outre l’accord de la Saint-sylvestre qui en fixe les préalables ?

Comme on dit, comme on fait son lit, on y couche.

 

Thierry Bishop Mfundu

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