Après l’installation de nouveaux hauts magistrats à la Cour Constitutionnelle, à la Cour de Cassation et au Conseil d’État, Joseph Kabila réaménage l’armée.
Le samedi 14 juillet 2018, Joseph Kabila a procédé à de nouvelles mises en place au sein des FARDC. Elles ont été annoncées à la télévision nationale.
Jhon Numbi revient aux affaires
Suspendu en 2010 suite à l’enquête sur l’assassinat de Floribert Chebeya, ancien président de la VSV, Jhon Numbi fait son grand retour. Il a été nommé Inspecteur général des FARDC. Avant sa suspension, il occupait le même poste au sein de la police nationale.
Cet officier est parmi les plus gradés de l’armée, décoré par le président Kabila en 2017. Il est sous sanctions de l’Union européenne depuis 2016, reste toujours, pour les organisations de défense des droits de l’homme, le principal suspect de l’assassinat en 2010 d’une des figures de la société civile congolaise, Floribert Chebeya, et de son assistant Fidèle Bazana. Et cela, même s’il a été blanchi par la justice congolaise.
La nomination de cet officier cite dans la répression des marches du CLC inquiète beaucoup les ONG.
Dans un contexte où le Président Kabila doit se prononcer sur son avenir politique, l’inquiétude est à la mesure du caractère de ce général.
D’autres promus et des retraités
Le Lieutenant Général Mbala Musense Célestin a été nommé Chef d’État-major des FARDC.
Il remplace à ce poste le général Didier Etumba, envoyé à la retraite et nommé conseiller militaire du Président de la République.
Auparavant le Lieutenant Général Mbala Musense était responsable de l’administration et de la logistique des FARDC.
Un autre haut officier envoyé à la retraite est le général Denis Kalume Numbi. Il a été nommé récemment ambassadeur de la RDC en Russie.
Le général Gabriel Amisi est lui, promu numéro deux des FARDC. Il devient le Chef d’État-major adjoint chargé des opérations.
Quant au général François Olenga, il est nommé chargé de mission du président de la République, tandis que le général Kayimbi Delphin chargé des Renseignements, est nommé Chef d’État Major adjoint.
Par ailleurs, le général Kabamba Wa Sanda est nommé Chef d’État major particulier adjoint du chef de l’Etat.
Seraient-ce les grandes décisions attendues?
On peut tout dire mais ces nominations tombent à un moment où on les attendaient pas du tout. Le SG de l’ONU a déclaré que Joseph Kabila prendra des grandes décisions dans les jours à venir.
Ces nominations font-elles parties de ces grandes décisions ?
Quant on sait bien que le processus électoral connait un tournant décisif avec comme point d’orgue les dépôts des candidatures aux présidentielles.
Il ressort de plus en plus que plusieurs partis de la MP affirment tout haut la candidature de Joseph Kabila. Mais ce dernier continue à entretenir le flou sur son avenir.
Et ses intentions telles une iranienne émancipée, ne sont pas voilées.
Comment un président fin mandat peut-il nommés dans la hiérarchie militaire à 5 mois de son départ ? Il y a anguille sous roche.
Le président ne préparerait-il pas son maintien au pouvoir envers et contre tous?
Quand on sait que les généraux Numbi, Amisi et Delphin Kayimbi font partie de son pré carré.
Ces nominations prouvent 2 choses:
Primo, le nouveau président élu devra faire avec un état major pro-kabila. Secundo, Kabila prépare l’après élection en nommant ses proches au pouvoir.
Il veut s’assurer du pouvoir politique (Gouvernement), législatif (Majorité absolue absolu MP), judiciaire (Nomination juges cours de constitutionnelle et de cassation).
Enfin, grâce à la mise en place au sein de l’armée, il obtient la main mise totale des forces armées. C’est le signe évident du durcissement du régime. Kabila est toujours imprévisible, il frappe toujours où on l’attends le moins.
Notons que d’autres nominations ont été faites au niveau des écoles de l’armée.
Thierry Bishop Mfundu