La RDC est assurément le cas le plus spécial des états nations et de la parodie politique. Il y a quelques jours, la télévision nationale, la RTNC a diffusé l’inauguration d’un panneau de signalisation par le Ministre des ITPR, Thomas Luhaka Losebdjola à place de l’échangeur à Limete/Kinshasa. Un fait anodin diront certains, mais qui illustre la théâtralisation qui a élu domicile au sommet de l’État.
Est-il normal de dépenser autant d’argent du pauvre contribuable en déplaçant tout un ministre pour un simple panneau de signalisation? Une action qui devait être de routine.
Dans cet art, le gouvernement Tshibala s’est évertué à désacraliser la fonction d’homme d’État. De l’argent lancé au public sorti des poches du PM, en passant par les épisodes: bagarre à la primature, Sextape aux affaires étrangères ( démenties) et Bitakwiragate, etc.
Cette énième inauguration tend encore à confirmer l’hypothèse selon laquelle pour justifier leur mandat, certains dirigeants sont prêts à se rendre ridicule.
Doit on déplacer un ministre pour inaugurer un panneau de signalisation ?
Voici une question qui vaut son pesant d’or. Les ministres du Gouvernement Tshibala ont pris l’habitude d’envahir les médias pour se mettre en avant plan pour des annonces, des inaugurations aussi farfelues les unes que les autres.
Annonce des résultats des examens d’État, le Ministre de l’EPS apparaît lui même au grand écran.
Le prix du pain augmente, le Ministre de l’économie descend dans une boulangerie de la place mais le prix ne baisse pas.
Aucun événement ne peut passer sans que les ministres de Tshibala ne prennent d’assaut les médias sans considération, aucune, pour leurs titres et qualités.
À quoi servent alors les chargés de communication, les bourgmestres, les chefs des quartiers, les secrétaires généraux.
Déjà déplacer un ministre ou le Chef d’État relève d’une mission de service avec plusieurs contraintes logistiques et sécuritaires.
Pour une cérémonie d’inauguration, pas moins de 100.000$ constitueraient, selon nos sources, les frais des missions pour le ministre et sa délégation.
Imaginez que le ministre des ITPR et sa délégation aient coûté à l’Etat congolais 100.000$ pour inaugurer un panneau de signalisation qui certainement reviendrait à moins de 10.000$.
Pourtant si la tâche était confiée au bourgmestre de Limete, le trésor public aurait épargné 100.000$ qui aurait pu aider à la construction d’une école ou au paiement de plus de 100 fonctionnaires.
Une vraie gabegie financière, diront beaucoup. Et ce, sans compter le ridicule de voir des autorités inaugurer un panneau de signalisation. Une première à travers le monde.
Sont ils les seuls à être blâmés?
Le régime est à l’image du commandement. Déjà le Président lui-même se démarque par ses inaugurations ou encore ses multiples poses de première pierre.
Prenons par exemple, l’inauguration des passerelles sur le boulevard Lumumba. Cela illustre tant soit peu cette parodie des dirigeants politiques congolais sans un plan cohérent pour le développement du pays.
Une tâche qui pouvait être dévolue au Gouverneur de la ville voir à un ministre mais c’est le président de la république lui même qui vient inaugurer 2 des 7 passerelles prévues.
Que des éléphants blancs inaugurés tels que le Parc agro industriel de Bukanga Lonzo, la modernisation de DAIPN. Sans oublier les différents barrages hydroélectriques, Katende et Zongo, inaugurés en grande pompe mais pas toujours opérationnels.
Il y a aussi des poses de première pierre telles que les immeubles Rakeen à la Gare centrale et vers le palais de la justice.
Dans les provinces, il y a autant d’inaugurations futiles tels les dons de 2 jeeps de polices par tel gouverneur, don du Chef de l’État.
Fort heureusement que le ridicule ne tue pas, et encore moins en RDC.
Thierry Bishop Mfundu
Au pays malheureusement on voit des choses d’un autre monde. On peut observer ce lourd robot qui régule le trafic. Une réalisation grandiose. Mais, au delà de célébrer le savoir faire local, c’est un engin totalement inutile et à 25 mille dollars US, les panneaux de signalisation ordinaires auraient fait mieux le travail et à moindre coût.